Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

l/ } 0 EXPLICATION DES COULEURS PROPRES 
épaisses de muriate suroxygéné de potasse présentent aussi des 
couleurs graduellement changeantes sous les inclinaisons di 
verses , lorsque quelqu’une des lames élémentaires qui les com 
posent est séparée du reste par une petite couche d’air ou d’eau. 
Tous les faits que nous avons rapportés dans cette discussion, 
quoique si divers dans leurs détails et dans les circonstances où 
ils se produisent, peuvent, comme on voit, être réduits au phé 
nomène unique des couleurs que réfléchissent les lames minces. 
L’idée de ramener les couleurs permanentes des corps au même 
principe , en les faisant dépendre de la grosseur et de la force 
réfringente des groupes matériels qui les composent, est donc 
entièrement conforme aux analogies; et quand on vient à con 
sidérer que cette théorie explique parfaitement toutes les appa 
rences de coloration que les corps présentent , sans avoir be 
soin de supposer une seule propriété nouvelle de la matière , 
on ne peut guère douter qu’elle ne soit vraie. 
En l’adoptant, nous sommes conduits à voir que les pre 
mières expériences de Newton , sur les couleurs des corps épais 
exposés à une lumière simple dans la chambre obscure, offrent 
toutes des résultats composés , puisque la portion de lumière 
renvoyée par le corps était réellement le produit des deux ré 
flexions extérieures et intérieures. Sans cela , on ne concevrait 
pas comment tous les corps , quels qu’ils fussent , paraissaient 
toujours entièrement de la couleur des rayons dans lesquels 
on les plongeait ; car si l’on choisit , par exemple , l’indigo le 
plus pur , ou le vert le plus vif des plantes , ou le vermillon 
le plus sombre, il est clair, d’après la table de Newton , que 
la première de ces teintes ne contiendra presque que de l’indigo 
simple, avec du violet et du bleu ; la seconde , du vert simple, 
mêlé avec un peu de bleu et de jaune ; enfin , la dernière , du 
rouge , presque sans mélange d’aucune autre couleur. Si donc 
un corps d’une de ces teintes est exposé à un des rayons simples 
qui n’en font pas partie, ses molécules ne pourront rien réflé 
chir ; et ainsi, en vertu de ce mode de réflexion seul , le corps 
paraîtrait noir. Si cependant il est encore visible , c’est en vertu 
de la réflexion extérieure qui s’exerce indifféremment siir tons 
les rayons à sa première surface. Cette analyse des deux effets ne
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.