Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

ï 53 DU RETOUR DES RAYONS REFLECHIS 
mètres, mesurés dans les parties les plus lumineuses de leurs 
orbites, suivaient la progression des nombres pairs 2,4,6,85 
et les carrés des diamètres des anneaux obscurs intermédiaires 
suivaient les progressions des nombres impairs 1 , 3,5 , 7... 
La grandeur absolue des anneaux changeait aussi avec l’espèce 
des couleurs dont le miroir était illuminé ; ils étaient plus 
grands dans le rouge que dans le jaune , plus grands dans le 
jaune que dans le vert, et ainsi de suite en diminuant de 
grandeur jusqu’aux anneaux bleus , qui étaient plus petits que 
tous les précédens ; car, quant au violet, il était trop faible 
pour être aperçu. C’est précisément dans cet ordre que nous 
les avons déjà observés précédemment ; mais, pour ne rien lais 
ser d’arbitraire dans une comparaison si importante, Newton 
mesura avec le plus grand soin les diamètres des anneaux for 
més par les rayons qui sont sur la limite du rouge et de 
l’orangé. Il les compara aux diamètres des anneaux de même 
ordre produits par les rayons qui sont sur la limite du bleu et 
de l’indigo, et il trouva que les premiers étaient aux derniers 
à peu près comme g à 8 ; rapport qui s’accorde en effet très- 
bien avec les proportions que nous avons calculées page 47 > 
pour les anneaux du même ordre formés par ces deux espèces 
de couleurs , car nous les avons trouvés alors comme 962 
à 843, ou comme g à 7,g. 
Newton enleva l’étamage appliqué à la surface postérieure 
du miroir, et il trouva que la plaque de verre , ainsi mise à nu, 
produisait encore des anneaux sensiblement de même grandeur 
et de même teinte, mais d’une intensité beaucoup plus faible. 
L’étamage ne contribuait donc au phénomène que comme milieu 
ambiant, dont la présence déterminait une réflexion plus abon 
dante. Newton trouva aussi qu’un miroir métallique concave, 
placé dans les mêmes circonstances que le miroir de verre, ne 
produisait point de tels anneaux par la réflexion ; d’où il con 
clut que l’existence des deux surfaces du verre était néces 
saire à leur formation : et tant par cette considération que par 
l’analogie résultante des mesures, il pensa que ces anneaux 
devaient être produits à travers la plaque épaisse du verre
	        
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