6 DU RETOUR DES RAYONS RÉFLÉCHIS
première couronne; et, en poursuivant ce raisonnement pour
les autres ordres, on aura de même les couronnes suivantes dont
les couleurs seront disposées comme dans les anneaux réfléchis
par des lames minces d’air , conformément à l’observation.
Nous n’avons considéré ici qu’un faisceau incident très mince
passant par le centre des globules ; mais dans l’atmosphère, ils
sont exposés à l’incidence de la lumière sur toute leur surface.
Néanmoins, les résultats auxquels nous venons de parvenir
n’en sont point altérés. Car, en vertu d’une propriété que nous
constaterons bientôt par l’expérience, tous les globules très-
petits , quelle que soit la nature de leur substance, ont la pro
priété d’écarter à distance la lumière qui tombe obliquement
sur leur surface ; et cette expulsion commence à s’opérer d’une
manière très-énergique à des grosseurs incomparablement plus
considérables que celle où les molécules peuvent paraître colo
rées par la réflexion. En appliquant ceci aux globules qui
forment les légers nuages où s’observent les couronnes, on
conçoit qu’ils doivent écarter de même les parties latérales du
faisceau incident qui leur arrive, et ne se laisser pénétrer que par
ceux des rayons qui arrivent presque perpendiculairement à leur
surface; ce qui produit le même effet que si le faisceau incident
eût été primitivement rendu très-mince et dirigé suivant leur
centre, conformément à notre supposition.
L’arrangement des couleurs ainsi transmises par un seul
globule, sera donc tel que le représente la fig. /¡g, le violet Y'
étant le plus voisin de l’axe central, et le rouge R' en étant le
plus éloigné. Donc si un observateur avait son œil placé quelque
part en T sur le prolongement de l’axe ou à une petite dis
tance, ilne recevrait sur cette direction que de la lumière blanche;
mais, en s’écartant un peu plus à droite ou à gauche, il com
mencerait à recevoir des rayons violets, puis des rayons violets
et bleus mêlés ensemble; enfin, en s’écartant toujours davan
tage, il découvrirait successivement toutes les couleurs du
premier anneau, puis celles du second, du troisième et ainsi
de suite, autant que l’intensité de la lumière transmise leur
donnerait assez de vivacité pour être aperçues, Or, si le soleil
