DE Li POLARISATION 
particulière du rayon sur les lames de verre ; il commence dès 
que l’incidence cesse d’être perpendiculaire : la portion de lu 
mière transmise, qui conserve les caractères de la lumière di 
recte , diminue à mesure que le rayon incident devient plus 
oblique sur les lames : enfin , si celles-ci sont suffisamment nom 
breuses , comparativement à l’intensité du rayon incident, il 
arrive un terme où, comme nous l’avons dit, toute la lumière 
transmise est polarisée dans un seul sens; et ce terme une fois 
atteint, la même propriété subsiste ensuite pour toutes les au 
tres obliquités , à mesure que le rayon incident s’approche 
davantage d’être parallèle aux glaces. 
La quantité de lames nécessaires pour obtenir ainsi la pola 
risation complète dépend de l’intensité de la lumière incidente 
et de la nature de la substance dont les lames sont formées. Dix 
lames de verre suffisent pour polariser complètement la lu 
mière du soleil couchant; mais deux feuilles d’or battu suffisent 
pour produire le même effet à toutes les hauteurs du soleil. 
11 faut avoir soin que ces feuilles et ces lames soient placées à 
distance et parallèlement l’une à l’autre. On polarise aussi la 
lumière de cette manière avec des lames fluides, telles que celles 
que l’on peut former avec de l’eau savonneuse en y plongeant 
un carton découpé intérieurement ; mais il est assez difficile 
d’en produire simultanément un assez grand nombre pour que 
la polarisation soit totale. 
Quand on emploie un grand nombre de lames de verre, par 
exemple, quarante ou cinquante, et qu’on les fait agir sur la 
lumière produite par la flamme d’une bougie, on remarque 
de très-grandes différences dans l’intensité de la lumière trans 
mise sous diverses obliquités. Cette intensité, d’abord très- 
faible sous l’incidence perpendiculaire , augmente à mesure que 
le rayon incident devient plus oblique aux lames. Elle est à 
son maximum lorsqu’il fait un angle de 35° 25' avec leur sur 
face. C’est l’angle où la réflexion sur le verre polarise complè 
tement la lumière. Au-delà de ce terme, si l’obliquité augmente 
toujours , l’intensité diminue de nouveau , et même plus rapi 
dement qu’elle n’avait d’abord augmenté.