2g8 DE LA POLARISATION
d’abord désignons par O celle qui passe quand i est nul, c’est-
à-dire , lorsque le plan d’incidence est dans le méridien même;
alors cette lumière conserve sa polarisation primitive, comme
on peut s’en assurer en la recevant sur une seconde glace, ou en
lui faisant traverser un rhomboïde de spath d’Islande. Main
tenant, si l’on tourne la glace autour du rayon polarisé, la
quantité de lumière réfléchie n’est plus E comme dans le méri
dien , mais E cos 2 i. La différence E — E cos 2 i ou E sin 2 i va
donc s’ajouter à la lumière transmise. Mais cette nouvelle por
tion n’est plus polarisée suivant le plan du méridien ; l’expé
rience montre qu’elle l’est, au contraire, perpendiculairement
au plan de réfraction du rayon dans la glace. Malus s’est assuré
de ce fait par des expériences très-délicates ; mais cela se voit
encore plus simplement par la libre transmission du rayon à
travers la pile , comme nous l’avons remarqué. Ainsi la lumière
transmise se trouve alors composée de deux parties O etE sin 2 i,
qui sont polarisées diversement, la première suivant OM,
fig. 12 ; la seconde suivant OR. Si on lui fait traverser perpen
diculairement un rhomboïde de spath d’Islande , dont la section
principale soit parallèle au méridien O M , la portion O ne se
divisera point, puisqu’elle est déjà polarisée suivant ce plan;
mais la portion E sin 2 i, polarisée suivant OR , se divisera en
deux faisceaux, l’un ordinaire,l’autre extraordinaire. Le premier
sera proportionnel au carré du cosinus de l’angle ROM formé
par l’axe de polarisation O R avec la section principale du rhom
boïde. Cet angle est évidemment égal à go -f-i, puisque l’axe
de polarisation du rayon est perpendiculaire au plan de réfrac
tion de la glace, lequel forme lui-même un angle i avec le
méridien , ou, ce qui est la même chose , avec la section prin
cipale du rhomboïde. Ainsi l’intensité de ce rayon ordinaire
sera E sin 2 i cos 2 (90 -f- i), ou E sin4 i , et l’intensité du rayon
extraordinaire correspondant sera E sin 2 i sin 2 (90 -f- i), ou
E sin 2 i cos 2 i.
Si donc nous désignons, comme à l’ordinaire , par F 0 et par
F c les intensités totales des faisceaux lumineux ordinaires et
extraordinaires transmis par le rhomboïde , nous aurons