DE LA POLARISATION 
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auquel la réflexion commence à s’étendre, et que la polari 
sation embrasse comme plus favorables, suffisent pour com 
penser avec avantage les molécules qu’elle ne peut plus alors 
atteindre. 
Dans cette manière d’envisager les phénomènes, il se pour 
rait que la polarisation par réflexion s’exerçât réellement à 
chaque incidence sur un nombre de molécules lumineuses beau 
coup plus considérable que celles qui subissent actuellement la 
réflexion. Alors les molécules, ainsi modifiées, rentrant dans 
le rayon transmis , y neutraliseraient un égal nombre de molé 
cules amenées par la réfraction à l’état contraire, c’est-à-dire 
qu’en se mêlant avec elles, elles formeraient un système que 
l’on ne pourrait plus distinguer d’avec un rayon naturel. Ainsi, 
en supposant toujours que les quantités totales de lumière réel 
lement polarisées dans un sens et dans l’autre fussent égales 
entre elles , leurs restes , après ce mélange, seraient égaux en 
core , conformément à ce que M. Arago a observé. 
Ceci rendrait raison d’un autre fait que le même physicien a 
découvert en étudiant les anneaux colorés formés par réflexion 
sur des lames minces d’air comprises entre deux objectifs. Lors 
que l’inclinaison de la lumière incidente sur la lame mince 
est telle, que les anneaux colorés réfléchis soient complètement 
polarisés dans le plan de réflexion , la lumière colorée qui forme 
les anneaux transmis est aussi polarisée dans le même sens. 
On peut vérifier cette observation de la manière la plus facile 
sur les lames minces d’eau, formées à la jonction de deux bulles, 
comme je l’ai expliqué page 34. Le phénomène est même alors 
plus pur , à cause de l’isolement parfait de la lame mince. Pour 
le bien observer, il faut regarder les anneaux réfléchis à travers 
une pile de glaces, inclinée dans le plan de réflexion de ma 
nière à renvoyer toute la lumière qui peut être polarisée dans 
ce sens , fig. i3. Puis, en haussant et baissant l’œil pour trou 
ver l’incidence qui produit sur l’eau la polarisation complète , 
on arrive à une position telle, que les anneaux réfléchis dispa 
raissent complètement ; de sorte que la lame, vue de cette ma