DE LA POLARISATION MORILE
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transmise qui en résultait, s’aperçut qu’elle se résolvait en deux
faisceaux diversement colorés, dont les teintes, quelquefois régu
lièrement, quelquefois bizarrement changeantes, variaient avec
l’épaisseur des lames, et avec leur situation relativement aux
axes des molécules lumineuses qui les traversaient. C’étaient
les effets de la polarisation mobile, comme on le verra plus loin,
M. Àrago trouva aussi qu’il se produisait des couleurs analo
gues, quand la lumière polarisée avait traversé certaines plaques
épaisses de cristal de roche , et même de flint-glass. C’étaient
encore des effets pareils ; seulement les forces qui les produi
saient étaient assez faibles pour que la polarisation mobile se
soutînt dans toute l’épaisseur des plaques; et cette faiblesse
tenait dans le cristal, au sens de la coupe, dans le flint-glass,
à un commencement de cristallisation.
Pour découvrir les lois de ces phénomènes, il est indispen
sable de les observer avec un appareil qui permette de présenter
îès lames cristallisées dans toutes sortes de positions connues
relativement aux axes des molécules lumineuses. Tel est celui
que j’ai décrit plus haut, page 268. Un rayon polarisé par
réflexion sur une première glace tombe perpendiculairement
sur un prisme rhomboïdal de spath d’Islande achromatisé ,
et mobile sur un cadran divisé. On tourne d’abord le prisme
de manière que la lumière transmise ne donne exactement
qu’une seule image ordinaire, auquel cas la section princi
pale du prisme devient parallèle au plan de polarisation du
rayon (1), puis on interpose la lame cristallisée en la fixant
(1) Pour distinguer aisément cette position de celle qui donne aussi une
seule image, mais extraordinaire, il est bon d’employer un prisme dont
les pans latéraux conservent encore la forme du rhomboïde dont ils sont
tirés, Car dans un rhomboïde de spath d’Islande, 011 sait que la section
principale est parallèle à la petite diagonale. Aussi elle conservera cette
direction, si, pour tailler le prisme, on se borne à incliner un peu la face
postérieure du rhomboïde. Quand on aura observé avec un pareil pi’isme
la division des deux images, on verra bien quelle est celle qui persiste
quand la petite diagonale est parallèle au plan primitif de polarisation,
Ce sera l’image ordinaire.