392 THÉORIE DES OSCILLATIONS
double réfraction. Alors, si l’on soumet le rayon émergent â
l’action d’un prisme de spath d’Islande ou d’une glace inclinée ,
ou de tout autre système qui produise la polarisation fixe,
les molécules lumineuses se comportent comme si elles pos
sédaient complètement le sens de polarisation vers lequel leur
dernière oscillation les conduisait, soit qu’elles l’aient entière
ment achevée, ou seulement commencée à l’instant où elles sont
sorties du cristal.
Ce sont là les lois théoriques de la polarisation mobile. Nous
verrons plus tard qu’elles s’appliquent également à toutes les
autres coupes des cristaux, en considéi’ant les oscillations
comme s’exécutant autour des plans menés par l’axe du cristal
et par la direction définitive de chaque rayon réfracté. Mais dès
à présent il est clair que ce mouvement oscillatoire doit cesser
à une certaine profondeur dans chaque cristal, selon sa nature
et le sens dans lequel on le taille; car, en augmentant assez
l’épaisseur des plaques obliques à l’axe pour que le rayon émer
gent se sépare en deux faisceaux distincts après les avoir tra
versées , on trouve, comme nous l’avons vu dans la première
partie de ces recherches, que le faisceau qui a subi la réfraction
ordinaire est polarisé fixement dans le plan mené par sa direc
tion et l’axe du cristal; tandis que le rayon extraordinaire est
polarisé d une manière également fixe perpendiculairement au
plan mené de même par sa direction et l’axe du cristal. Il est ex
trêmement. vraisemblable que les molécules qui forment chaque
faisceau passent progressivement du mouvement oscillatoire à
cet état fixe ; du moins , nous verrons par d’autres exemples
analogues qu’il s’opère un semblable partage quand les molé
cules lumineuses sont exposées simultanément à plusieurs forces
qui les sollicitent suivant diverses directions. Pour le moment,
]e me bornerai à annoncer que , dans tous les cristaux, quel
que soit le sens suivant lequel on les taille , le mouvement
oscillatoire s’étend à des profondeurs beaucoup plus grandes
que celles où l’on cesse d’apercevoir des couleurs par la suc
cession des oscillations.
Les trois propositions énoncées ci-dessus n’étant en effet que