3o THÉORIE DES COULEURS
trouva qu’elles étaient dans l’ordre suivant , à partir de lâ
tache blanche centrale : Blanc, rouge jaunâtre, noir, violet,
bleu ; Blanc , jaune , rouge, violet, bleu ; Vert, jaune , rouge ;
Vert bleuâtre rouge; après quoi la coloration devient insen
sible. Le premier rouge jaunâtre, intermédiaire entre la tache
blanche centrale et l’anneau noirâtre était si pâle et si peu dif
férent de la blancheur, qu’on avait peine à le discerner. Il eu
est de même du premier bleu qui entoure la tache noire cen
trale dans les anneaux réfléchis , comme on l’a dit dans la page 7.
En comparant l’ordre de ces teintes avec celles qui forment les
anneaux réfléchis, on voit qu’elles en sont complémentaires.
Par exemple, la tache blanche centrale est complémentaire de
la tache noire centrale des anneaux réfléchis, et ainsi elle est
formée par la lumière qui traverse l’air dans cet endroit-là ,
sans subir aucune réflexion à sa seconde surface. De même le
cercle noirâtre qui entoure le rouge jaunâtre est la consé
quence nécessaire du cercle blanc qui entoure la tache noire
dans les anneaux réfléchis; et l’un de ces cercles doit être
opposé à l’autre comme étant formé de la portion de lumière
blanche qui échappe en cet endroit à la réflexion. De sorte que
plus la réflexion sur la lame mince sera forte, plus le cercle
noirâtre transmis sera sombre ; et enfin si cette réflexion pou
vait être totale, il serait tout-à-fait noir. Mais ce cas extrême
est bien loin d’avoir lieu ; car, dans tous les corps diaphanes , de
quelque milieu qu’on les environne , la réflexion sous l’incidence
perpendiculaire est toujours très-faible. L’opposition des cercles
suivans est également indiquée par l’ordre des couleurs , qui se
trouve complementaire dans les deux séries. Mais de plus , cette
opposition a été directement constatée par Newton en mesurant
les diamètres des anneaux transmis, dans leurs parties les plus
brillantes et les plus sombres. Il en retraça l’effet dans la
flg. 8, où AB, A'B' sont les surfaces des verres, l’un plan et
ï autre sphérique, qui se touchent en C. Les lignes noires tra
cées entre deux sont les distances de ces surfaces en progression
arithmétique ; les couleurs écrites au-dessus sont vues par une
lumière refléchie, et celles qui sont écrites au-dessous par une
lumière transmise.