448 THÉORIE DES OSCILLATIONS
tian, ce qui fait que toutes les molécules échappent, ensemble
à la réflexion en arrivant à la seconde surface , comme elles
y avaient échappé en arrivant à la première. Entre ces deux
limites , l’intensité du rayon réfléchi varie, et elle atteint son
maximum dans le cas que nous avons considéré d’abord,
lorsque l’axe CA forme avec CX un angle de 45°* Mais de
plus , la teinte du rayon réfléchi varie avec l’azimut en
même-temps que son intensité, parce que l’action de la lame,
sous une même incidence , varie avec l’inclinaison de son
axe sur le rayon réfracté : elle est la plus faible possible lors
que cet axe coïncide avec CT ; et au contraire elle atteint
son maximum lorsqu’il lui est perpendiculaire , comme nous
l’avons démontré plus haut par l’expérience. La teinte du
rayon qui perd sa polarisation primitive, et qui seule subit
la réflexion à la seconde surface de la lame, doit donc varier
quand on tourne Ja lame sur son plan ; et en même temps
son intensité doit changer selon que la direction des particules
lumineuses les présente à la surface d’émergence dans un sens
plus ou moins favorable à la réflexion.
Lorsque l’épaisseur des lames excède une certaine limite,
elles ne produisent plus de couleurs, et le rayon réfléchi est
blanc. Mais les molécules qui composent ce blanc n’en ont
pas moins fait leurs oscillations en revenant de la seconde
surface; et d’après la théorie, on voit qu’il est aisé de rendre
l’effet de ces oscillations sensible : il suffit pour cela de faire
passer perpendiculairement le rayon réfléchi à travers une
seconde plaque d’une épaisseur à-peu-près égale à la pre-
, mière, et dont les axes soient croisés à angles droits sur les
siens ; car Faction de cette seconde plaque, démêlant les
molécules que la première avait rassemblées, donnera par
transmission un rayon extraordinaire tel que le comporte la
différence d’épaisseur des.deux plaques; et si cette différence
est assez petite pour produire des couleurs, le rayon réfléchi
par la première plaque, et transmis par la seconde, paraîtra
coloré lorsqu’on l’analysera avec un rhomboïde de spath
d’Islande; au lieu qu’il aurait paru blanc, si la seconde plaque