Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

SOUS LES INCIDENCES OBLIQUES. 
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pas tout-à-fait aussi rigoureuse, et que quelquès molécules 
lumineuses, en très-petit nombre,.,fussent déviées avant de 
l’atteindre. Car, en traçant la figure qui représente le progrès 
successif des teintes réfléchies , Newton nous a prévenus que les 
épaisseurs où commence et finit chaque anneau ne sont pas ma 
thématiquement limitées, comme le représente cette figure et 
la table qu’il en a déduite ; mais qu’il faut, dans la rigueur, sup 
poser la réflexion indéfiniment continuée , de part et d’autre de 
ces limites, avec une dégradation continuelle et fort rapide, 
qui la rende peu ou point sensible au-delà. Il remarque même 
que cette extension se laisse apercevoir dans les premiers an 
neaux , où la réflexion est un peu plus vive, en sorte que c’est 
seulement pour simplifier sa construction qu’il a supposé à ces 
anneaux les mêmes intervalles d’épaisseur qu’aux autres. 
Nous devons donc retrouver aussi quelque chose d’analogue 
dans les phénomènes de la polarisation, qui sont liés aux pré- 
cédens d’une manière si fidèle ; et c’est en effet ce que l’expé 
rience confirme. 
J’ai tiré d’un morceau de chaux sulfatée très-pure une lame 
mince qui, sous l’incidence perpendiculaire , donnait pour E 
le beau bleu du second ordre, représenté par g dans la table de 
Newton. Je posai cette lame sur un verre plan , et je la sciai 
doucement en deux parties A , B , que je plaçai sur les anneaux 
de mon appareil, en croisant leurs axes à angles droits sous l’in 
cidence perpendiculaire ; c’est la méthode décrite plus haut. Le 
système, tourné dans tous les azimuts, ne produisit absolu 
ment aucune déviation dans les axes des molécules lumineuses 
transmises. Alors je pris pour plan d incidence l’azimut de 45°, 
j’y plaçai la ligne perpendiculaire à l’axe de B, et je l’inclinai 
sur le rayon incident, en laissant toujours A perpendiculaire. 
J’obtins les résultats consignés dans le tableau suivant. J’y ai 
joint les accroissemens de l’action de B, calculés par la troisième 
colonne de la table rapportée page 38o, en prenant le nombre g 
pour représenter la valeur totale de cette action sous l’incidence 
perpendiculaire , selon ce qu’indiquait l’expérience.
	        
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