Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

THÉORIE DES COULEURS 
42 
teintes qui en résultent à des épaisseurs diverses , montre que 
la réflexion ne s’opère pas également à chaque épaisseur sur 
toutes les espèces de rayons. De sorte que pour aralyser com 
plètement les phénomènes, il nous faut entrer dans l’examen 
des anneaux formés par chaque espèce de rayon en particulier. 
Quand la loi de ces résultats élémentaires nous sera connue , 
nous pourrons en déduire les effets produits par le mélange de 
tous les rayons qui composent la lumière blanche, et recom 
poser ainsi le phénomène après l’avoir décomposé. 
C’est ce que fit Newton. Il recommença dans la chambre 
obscure ses expériences sur les lames minces d’air contenues 
entre deux verres. Ayant rompu un ti’ait de lumière blanche 
par le prisme pour obtenir les divers rayons simples, il les fit 
tomber les uns après les autres sur une feuille de papier blanc 
qui les réfléchissait de toutes parts, et il plaça son œil de ma 
nière à pouvoir observer le papier coloré par réflexion sur les 
verres et la lame d’air intermédiaire. Il découvrit ainsi les phé 
nomènes suivans, dont il constata toutes les particularités avec 
le plus grand soin, et que nous rapporterons à-peu-près dans 
les mêmes termes qu’il a employés. 
i°. Chaque rayon simple produisait des anneaux de sa 
couleur , soit par réflexion, soit par transmission : les anneaux 
étaient entièrement rouges dans la lumière rouge , jaunes dans 
la lumière jaune , et ainsi du reste. 
2 0 . Dans chaque espèce de lumière , les anneaux réfléchis 
étaient séparés par des intervalles obscurs, ce qui les rendait 
beaucoup plus distincts qu’en plein jour , et faisait qu’on en 
pouvait discerner un bien plus grand nombre. Ils s’appro 
chaient de plus en plus les uns des autres à mesure qu’ils s’éloi 
gnaient davantage de leur centre , qui formait le premier et le 
plus intérieur des anneaux obscurs. 
Remarquez que Newton ne dit point que ces anneaux inter 
médiaires entre les anneaux lucides , vus par réflexion , fussent 
noirs, mais obscur's (darhs). En effet, pour qu’il eût pu les voir 
noirs , il aurait fallu que la première et la seconde surface du 
verre , situées du côté de l’œil, n’eussent point réfléchi du tout 
de lumière. Cette complication de réflexions est inévitable j elle
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.