44 THÉORIE DES COULEURS
pour chaque espèce particulière de rayons, les carrés de leurs dia
mètres suivaient la progression arithmétique des nombres pairs
2, 4, 6, B.... et par conséquent les épaisseurs de l’air dans le
périmètre de ces anneaux suivaient aussi une progression sem
blable.
7». Par d’autres mesures , prises sur les anneaux trans
mis , il se trouva que leurs parties les plus brillantes répon
daient aux intervalles les plus obscurs des anneaux réfléchis,
et que, au contraire, leurs parties les plus obscures l’épon-
daient aux parties les plus brillantes de ces mêmes anneaux.
D’où l’on voit que , dans les anneaux transmis , les épaisseurs
de l’air suivent, dans les parties brillantes , la progression des
nombres pairs 2, 4 5 6, 8. ... ; et dans les intervalles obscurs ,
la progression des nombres impairs i , 3 , 5,7....
8°. Les dimensions absolues d’un même anneau, ou plutôt
d’un anneau de même ordre, étaient différentes dans les diffé
rentes couleurs. Ainsi le diamètre extérieur du cinquième anneau,
par exemple , lorsqu’il était formé par les premiers degrés du
rouge extrême, était plus grand que celui du même anneau formé
par les rayons qui composent le milieu du rouge ; et ce dernier
était plus grand que lorsque l’anneau était formé par les pre
miers rayons de l’orangé, et ainsi de suite dans l’ordre de ré
frangibilité des couleurs , jusqu’au violet, qui formait les plus
petits anneaux. La largeur des anneaux à leur périmètre , c’est-
a-dire l’etendue occupée par tous les degrés de leur lumière,
différait pareillement selon les diverses couleurs; elle était plus
grande dans les premiers rayons rouges, moindre dans ceux du
milieu du rouge, moindre encore dans l’orangé , et ainsi de
suite jusqu’au violet, où elle était la moindre de toutes.
9 0 . Les anneaux simples, formés par chaque couleur , étaient
les plus petits possibles qnand les rayons traversaient perpen
diculairement la lame d’air; et ils s’agrandissaient à mesure que
l’incidence devenait plus oblique, conformément à la loi ex
posée page 27. Or, supposez qu’au lieu de faire arriver les
rayons à travers un verre plan, on les fît parvenir à travers un
prisme AD B , posé de même sur un verre convexe , comme le
représente la fig, 10 ; alors les parties du faisceau réfracté qui