PAR LES LAMES LE MICA.
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On voit que le calcul suit toujours très-fidèlement l’obser
vation, et se prête à toutes les inversions qu’offre la marche
des teintes dans les deux séries. Les petits écarts que l’on ren
contre ne suivent aucune loi régulière, et doivent être attribués
en grande partie à l’extrême difficulté de déterminer les va
leurs précises des incidences sur des lames qui, comme celles
de mica, sont toujours un peu onduleuses. Enfin, il faut
faire attention que nos deux formules n’empruntent ici de
l’expérience que deux données ; savoir : la teinte sous l’in
cidence perpendiculaire , et la valeur particulière de l’inci
dence à laquelle le zéro des teintes s’observe. Encore, ce dernier
élément, étant commun â toutes les lames de mica cristallisées
d’une manière régulière , ne peut pas être considéré comme
une donnée particulière aux séries précédentes. Il ne reste donc
de particulier que la teinte (E), quand è' est nul ; et d’après
cette seule donnée, nos formules . déduites de la connais
sance des deux axes, représentent fidèlement toutes les autres
teintes obtenues par l’observation.
Les deux cas que nous venons de considérer sont les seuls
qui puissent être calculés théoriquement d’une manière com
plète , parce qu’ils sont analogues à ceux des lames superpo
sées , dont les sections principales sont parallèles ou croisées
à angles droits. Pour atteindre les autres cas , il faudrait
savoir comment les molécules lumineuses doivent se partager
entre les deux forces polarisantes, quand elles ne sont ni con
spirantes , ni directement opposées ; et cette recherche exige
rait des expériences délicates que je n’ai point entreprises.
Néanmoins, pour donner des preuves incontestables de ce
partage, je rapporterai deux phénomènes très-remarquables
qui en résultent, et qui, d’après ce qui précède, se conce
vront facilement.
Lorsque l’on fixe l’inclinaison de la lame sur le rayon po
larisé , et qu’on la tourne elle-même sur son propre plan
dans une posilion quelconque, mais fixe, on peut faire tour
ner le système autour du rayon polarisé comme axe, la teinte E
du rayon extraordinaire n’éprouve aucune variation dans sa
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