5Û2 PHÉNOMÈNES PRODUITS
couleur ; elle donne seulement un faisceau F e d’intensité diffé
rente, dans le prisme rhomboïdal, qui sert à l’analyser. Cela est
tout simple , d’après la considération des axes qui produisent
ces phénomènes ; car les angles qu’ils forment avec le rayon
réfracté ne changent point par cette rotation, et c’est de là
seulement que dépend la force polarisante qu’ils exercent.
Maintenant, remettons la lame sous l’incidence perpendi
culaire ; dirigeons son axe plan à 4^° de la direction pri
mitive de polarisation, et, prenant cette direction pour celle
d’incidence, inclinons-y la lame de plus en plus. Que va-t-il
arriver ? L’axe normal, développant son action par l’inclinai
son , se trouve dans le plan primitif de polarisation des mo
lécules lumineuses ; il ne tend donc à les faire tourner dans
aucun sens, mais il s’oppose à ce qu’elles prennent un mouve
ment de rotation qui les éloignerait de lui ; il les tient, pour
ainsi dire , en arrêt, et ne tend ainsi qu’à fortifier l’intensité du
faisceau ordinaire O , mais non pas à produire aucun faisceau
extraordinaire. Les seules forces qui puissent faire naître un
pareil faisceau, sont donc celles qui émanent de l’axe plan ; et
en effet, si elles existaient seules, elles produiraient, comme
dans les lames de chaux sulfatée, une teinte E qui, dans la
direction d’incidence que nous avons choisie, serait à-peu-près
constante sous toutes les incidences, la diminution de la force
étant presque compensée par l’accroissement du trajet oblique.
Mais ici, dès qu’un pareil rayon est produit, les molécules
qui le composent ayant perdu leur polarisation primitive, 11e
sont plus simplement tenues en arrêt par l’axe normal; il con
tribue par son action à les faire osciller plus rapidement que
la seule action de l’axe plan n’aurait pu le faire ; et aussi les
teintes E, au lieu de rester à-peu-près constantes, baissent
rapidement dans l’ordre des anneaux à mesure que les lames
s'inclinent dans le plan de la polarisation primitive. Mais, ce
qui est bien digne de remarque, le rayon Eue garde pas toutes
les molécules lumineuses qui appartiennent à cette teinte dans
les anneaux réfléchis ; il en perd une certaine proportion, d’au
tant plus grande, que l’incidence du rayon sur la lame sera