EFFETS DE LA CRISTALLISATION
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Il faut donc, pour compléter les résultats de Malus , y joindre
cette particularité dont il n’a rien dit, quoiqu’il l’ait aperçue
sans doute, d’autant plus qu’à cette époque, M. Arago lui avait
communiqué son observation ; et l’on doit encore y ajouter
que l’existence des axes ne peut pas toujours être apex eue sous
l’incidence perpendiculaire, mais seulement en inclinant les
lames sur le rayon polarisé. Il paraît que, dans la construction
des substances organiques , chaque système de molécules ma
térielles , qui forme un tout à part , agit aussi à part sur
les rayons lumineux , en vertu de son arrangement propre.
Car, en observant ainsi des lames minces de gélatine provenant
de lames minces d’ivoire, dontM. Darcet avait enlevé les par
ties minérales par l’aeide hydro-chlorique , j’y ai reconnu des
zones colorées , parallèles et régulièi’es , correspondantes à des
directions symétriques de particules, qui subsistaient encore
dans une intégrité parfaite après que le phosphate de chaux et
les autres sels, qui formaient aussi divers systèmes intercalés
parmi elles , en eussent été enlevés.
En considérant ainsi les corps imparfaitement cristallisés
comme composés de plusieurs systèmes réguliers, interposés les
Tins parmi les autres, on peut, d’après les lois de la polarisa
tion que nous avons établies, rendre clairement et facilement
xaison de tous leurs effets. Concevez, par exemple, deux sys
tèmes pareils qui, exerçant des foi'ces de même nature et d’in
tensités égales, aient leurs axes croisés à angles droits ; leurs
actions se compenseront mutuellement dans chaque élément
matériel formé de leur assemblage, et il en résultera un corps
neutre, c’est-à-dire qui ne produira aucune déviation dans les
axes des rayons lumineux. Il en sera de même si, au lieu de
deux systèmes pai'eils , vous en concevez un nombre quel
conque se neutralisant deux à deux. Enfin, pour que le
corps soit neutre, il n’est pas même nécessaire que la compensa
tion soit rigoureuse ; il suffit que l’excès définitif, dans quelque
sens qu’il se trouve , soit moindre que l’action d’une seule lame
correspondante à l’épaisseur e f , à laquelle les phénomènes de
la polarisation commencent à être sensibles selon la table de
Newton; et cela sert à concevoir l’état neutre des substances,
