Ô70 EFFETS DE LA CRISTALLISATION
réfléchir convenablement sur une grande glace noircie la lu
mière des nuées , ou celle d’une lampe à courant d’air entourée
d’un globe de verre dépoli. On reçoit le faisceau polarisé sur
une seconde glace noire , disposée de manière à n’en réfléchir
aucune partie ; précisément comme dans les expériences que
nous avons faites sur les anneaux colorés, qui s’observent dans
les plaques de spath d’Islande perpendiculaires à l’axe. Ici de
même, si l’on interpose entre les deux réflexions une lame
cristallisée quelconque, ou en général un corps capable de
produire la polarisation mobile, la réflexion redevient pos
sible sur la seconde glace , et l’on y revoit, soit une seule
teinte uniforme, si l’action de la plaque interposée est constante
dans toute son étendue, soit plusieurs teintes différentes , si la
force de polarisation est différente en diverses parties de la
plaque , supposée partout d’une égale épaisseur. Or, en opérant
ainsi avec des plaques de verre à faces parallèles, préparées
comme nous venons de le dire, on observe sur la seconde
glace des images colorées , dont les teintes , différentes aux
différens endroits de chaque plaque , affectent presque toujours
des dispositions régulières, déterminées , et dépendantes de la
forme de la plaque , ainsi que du mode de refroidissement plus
ou moins brusque qu’on lui a fait subir. Une plaque carrée pro
duit à ses quatre angles comme quatre yeux de paon séparés
par une grande croix noire, fîg. 47 > une plaque rectangulaire
donne aussi quatre yeux semblables, à ses quatre coins , fig. 48 ;
mais elle offre, en outre, des bandes colorées chacune d’une
teinte uniforme, qui s’étendent sur toute sa longueur parallèle
ment à ses plus grands côtés. Si la plaque est ronde , on y voit
des anneaux circulaires concentriques à ses bords, et séparés
en quatre quadrans par une grande croix noire, comme ceux
que nous avons découverts dans les plaques de spath d’Islande
taillées perpendiculairement à l’axe ; mais pourtant avec cette
différence, que, dans le spath, les anneaux se déplaçaient en
même temps que l’œil, et offraient toujours les mêmes appa
rences , quel que fût le point de la plaque où s’opérait le trajet
des rayons lumineux ; au lieu que , dans les plaques de verre
circulaires, le point de la plaque où chaque anneau se montre