LIVRE SEPTIÈME,
DU CALORIQUE
SOIT RAYONNANT, SOIT LATENT.
CHAPITRE PREMIER.
Sur les rapports de la Lumière et du Calorique.
T
A usqu’igi nous n’avons étudié dans la lumière que les
propriétés qui se manifestent à nous par la vision; ce seul
mode d’examen nous a fait découvrir un grand nombre de
caractères physiques que les molécules lumineuses possèdent.
Nous allons maintenant, par d’autres épreuves, étudier la
faculté que la lumière possède d’échauffer les corps exposés à
son action ; et nous chercherons à démêler si ce phénomène
tient à l’identité de la lumière et du calorique , ou simplement
à la coexistence de l’un ef l’autre principes dans les rayons
lumineux.
Voici à cet égard un fait capital découvert par M. Herchel ;
çe savant célèbre , s’étant proposé de mesurer l’énergie calori
fique des divers rayons du spectre solaire , plaça divers ther
momètres fort sensibles dans chacune des sept divisions de
Couleurs tracées par Newton (i); puis il observa à quel degré
(i) La première i.déç de cette expérience est due à M. Rochon, qui l'a
publiée dans ses Opuscules imprimés en iyS3; mais les thermomètres
dont il fit usage étaient probablement inexacts , on trop peu sensibles,
pour donner avec exactitude de si petites différences, car il trouva le
maximum de chaleur dans le jaune, au lieu qu’il est réellement dans le
rouge, et il ne découvrit point de chaleur sensible au-delà de la parue
vrsibie du spectre..