624 REFROIDISSEMENT ET RÉCHAUFFEMENT 
momètre fort sensible, suspendu par une tige de bois mince, 
au centre d’un ballon de verre dont l’intérieur était exacte 
ment desséché par des alcalis. Après avoir rempli ce ballon 
d’air ou de tout autre gaz sec , nous le portions successive 
ment dans une chambre chaude et dans une chambre froide, 
où il se mettait peu à peu en équilibre de température. Or, 
telle était l’influence du rayonnement des parois du ballon 
sur le thermomètre intérieur, que la marche de celui-ci a été 
constamment la meme, quelle que fût la nature ou la densité 
du gaz, que ce fût de l’air ou de l’acide carbonique, ou le 
vide même , pourvu que le dessèchement fut assez complet 
pour empêcher la formation ou la précipitation de vapeurs 
aqueuses. Cette influence aurait sans doute été beaucoup 
moindre, si, tenant le ballon et l’air environnant à une tem 
pérature constante , nous eussions introduit subitement le 
thermomètre et observé son refroidissement ou son réchauffe 
ment. Aussi, plusieurs physiciens ont annoncé qu’en opérant 
de cette manière , on observait des différences sensibles entre 
les temps du refroidissement oti du réchauffement dans les 
différens gaz. Ces expériences mériteraient d’être reprises avec 
un soin particulier. 
La loi logarithmique par laquelle nous avons représenté les 
refroidissemens dans les expériences précédentes s’applique 
aussi aux réchauffemens. Pour en donner un exemple , je 
citerai une série d’observations de ce genre , faites par Rum- 
ford, sur les appareils n° 1, n° 2 , à la suite de l’expérience de 
refroidissement que nous avons calculée. Lorsque ces appa 
reils eurent atteint la température de la chambre froide, il 
les porta dans une autre, où l’air était à 63 de Farenheit, et 
il observa le progrès de leur réchauffement tel qu’il est 
rapporté dans le tableau de la page 6 ig. 
On voit que l’appareil vêtu, qui s’était refroidi plus vite 
que l’autre, s’est aussi réchauffé plus vite. Cette permanence 
s’observe constamment dans tous les cas pareils. 
Essayons de calculer ces expériences avec les mêmes valeurs 
de a que les refroidissemens nous ont données. Pour cela î