INFLUENCE UES SURFACES
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l’équilibre mobile en dévoile nettement la cause, et montre le
mode même de compensation par lequel ils sont produits.
Reprenons maintenant la considération d’un espace fermé ,
dont les parois, partout de même nature, aient été amenées
à une température égale, et ne soient soumises à aucune cause
extérieure qui tende à les refroidir ou à les réchauffer. Ce serait
le cas d’un souterrain assez profond pour ne pas ressentir les
variations de température de l’atmosphère, et dont les parois
seraient partout revêtues d’un enduit égal. Dans ce cas, et
dans tous ceux qui y ressemblent par la permanence de la
température, il est de fait qii’un thermomètre laissé à demeure
marquera toujours le même degré , à quelque point de l’espace
qu’on le place , soit près , soit loin des parois. Ainsi, selon
la théorie des échanges, il faudra qu’il passe à chaque ins
tant par chacun de ces points des quantités de calorique rayon
nant exactement égales, quelle que soit la forme des parois ^
c’est en effet ce que l’on peut démontrer en toute rigueur,
comme M. Fourier l’a fait encore, en partant de ce principe,
que le calorique , comme la lumière, ne rayonne pas seulement
de la surface des corps, mais aussi d’une petite profondeur
dans leur substance, quoique sans doute avec une énergie
rapidement décroissante à mesure que les points rayonnans y
sont plus enfoncés. Pour suivre cette idée , considérons un point
quelconque M, fig. 62, dans l’espace fermé que nous venons
tout-à-l’heure de définir. Menons de ce point, comme centre,
un cône circulaire SMS', ayant une ouverture infiniment petite
a, et qui , après avoir percé les parois en S S' , se continue
indéfiniment dans l’intérieur de leur substance. Ce cône contien
dra évidemment tous les rayons calorifiques que le point M re
çoit de l’élément superficiel S S', soit par rayonnement, soit par
réflexion ; et le premier de ces deux effets sera produit par les
seuls points matériels contenus dans l’espace conique indéfini
S S' T T'. Cela posé , si nous décrivons , du point M, comme
centre , une sui’face sphérique d’un rayon SM , qui coupe ce so
lide suivant S P, le segment SP S' qu’elle en retranchera, ayant
deux dimensions infiniment petites , S P, S S', devra être consi
déré comme infiniment petit par rapport au reste total S P T ï'.