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THÉORIE DES COULEURS
réflexion commençant à s’opérer sur les couleurs du second
anneau , les diverses parties composantes de ce blanc s’en sé
parent successivement ; d’abord le violet, puis le violet et le
bleu , puis le violet, le bleu et le vert, et ainsi de suite , ce qui
le change successivement dans les couleurs complémentaires
des précédentes, c’est-à-dire en jaune, rouge , violet et bleu.
Ce sont là les couleurs du second anneau transmis , et elles sont
plus distinctes que celles du premier, parce que la ligne qui
les limite est plus inclinée sur Z R que ne l’était 11' ; ce qui les
sépare davantage les unes des autres. En continuant ainsi à
s’éloigner de Z R , et prenant toujoui’s la couleur complémen
taire de l’anneau réfléchi, on retrouvera successivement les
couleurs des anneaux transmis dans l’ordre que nous avons
indiqué page 29, d’après l’observation.
On peut, d’après cet examen, concevoir pourquoi les an
neaux transmis sont toujours beaucoup plus pâles que les an
neaux réfléchis ; c’est que , dans la transmission , les anneaux
formés par chaque espèce de lumière simple ne sont point sé
parés par des intervalles noirs, puisque la réflexion n’est jamais
totale en aucun endroit de la lame mince ; de sorte que leur
succession n’offre que des alternatives d’intensités périodique
ment croissantes et décroissantes ; au lieu que les anneaux
simples, vus par réflexion, sont séparés entre eux par des in
tervalles absolument noirs, ce qui les empêche d’empiéter
autant les uns sur les autres quand ils se infléchissent tous à
la fois. Par cette raison, les anneaux transmis devront devenir
plus distincts, si l’on augmente le pouvoir réflecteur de la
lame mince, puisque les variations d’intensité seront plus con
sidérables dans les diverses parties des anneaux simples qui les
composent, ce qui rendra leur mélange moins uniforme. C’est
ce que l’on fait quand on incline beaucoup les rayons sur la
lame mince, en la regardant très-obliquement ; car alors la
réflexion devient jusqu’à quinze et vingt fois plus forte que
sous l’incidence perpendiculaire. Aussi observe-t-on alors que
les couleurs des anneaux transmis deviennent beaucoup plus
sensibles qu’auparavant ; et, au contraire , celles des anneaux
réfléchis le sont un peu moins, parce que les anneaux simples