Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

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cher les molécules de la surface de celles qui sdnt au-dessous. 
Car, en éprouvant, sous ce point de vue , la limaille qui sort de 
l’âme des canons de bronze lorsqu’on les fore, Rumford a 
trouvé qu’elle avait sensiblement la même chaleur spéci 
fique que le bronze même , quoiqu’il se fût dégagé pendant 
sa formation une quantité énorme de chaleur; d’où l’on doit 
conclure que cette chaleur existait uniquement entre les molé 
cules solides du bronze , c’est-à-dire entre les petits groupes de 
ces particules que l’outil avait séparés. Or, s’il en est ainsi, 
cette quantité de chaleur doit varier également toutes les fois 
que le corps se dilate ou se resserre; et cet effet, qui se com 
bine avec la chaleur dégagée par le seul changement de tempé 
rature , peut fort bien n’être pas aussi faible qu’on l’imagine 
communément. Tant que ces deux effets ne seront pas séparés 
par l’expérience , les chaleurs spécifiques, telles qu’on les 
observe, seront des résultats composés; et peut-être est-ce 
cette composition qui a jusqu’à présent empêché d’y décou 
vrir aucune relation évidente avec la nature chimique des 
corps. 
Ces considérations , évidentes surtout pour les vapeurs et 
les gaz , ont conduit M. Dulong à chercher des procédés qui 
donnassent des effets simples, et il y est parvenu pour les 
vapeurs au moyen d’un appareil extrêmement ingénieux, dont 
je vais donner la description. 
Il consiste essentiellement dans un matras de verre Y, fig. 70, 
où l’on place le liquide dont on veut étudier les vapeurs. A une 
certaine hauteur, le col de ce matras se divise en deux tubes, 
qui peuvent être fermés par les robinets rr , et dont chacun 
communique à un récipient de machine pneumatique conte 
nant une capsule d’acide sulfurique concentré. Au commen 
cement de l’expérience , on ferme les robinets rr', et on fait 
le vide dans les deux récipiens ; puis on ouvre un seul des deux 
robinets, r par exemple , et le liquide contenu dans V rem 
plit aussitôt cet espace de ses vapeurs. Mais l’acide placé dans R 
absorbant ces vapeurs à mesure qu’elles se forment, en néces 
site le renouvellement continuel ; et comme elles ne peuvent 
prendre de chaleur qu’au liquide dont elles émanent, il s’opère
	        
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