Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

744 DE LA DIFFRACTION 
ce -vide de la science , que nous avons entrepris , M. PouüTet et 
moi, le travail dont je vais exposer ici les principaux résultats. 
Mais auparavant il faut indiquer les apparences géné 
rales que présentent les phénomènes de la diffraction , et 
décrire les procédés par lesquels on peut leur donner une con 
stance , une régularité qui les rendent facilement mesurables. 
Pour obtenir ces avantages , introduisons dans la chambre ob 
scure un trait solaire fixe , réfléchi horizontalement par un 
héliostat, et recevons-le perpendiculairement sur un tableau 
blanc, vertical, éloigné de la fenêtre d’environ 5 ou 6 mètres. 
Dans ce cas, si le trou par lequel le rayon est introduit est 
circuíame , et a un millimètre au moins de diamètre, l’image 
circulaire du soleil, projetée sur le tableau , n’éprouvera pas 
d’altération bien sensible dans sa blancheur. Mais maintenant, 
placez dans l’axe du trait lumineux , à deux ou trois mètres de 
distance de la fenêtre, une plaque circulaire de métal, percée 
d’un petit trou fait avec une aiguille très-fine , et interceptant 
toute autre lumière que celle qui passe par ce trou, recevez 
celle-ci sur le même tableau blanc, ou , mieux encore, sur une 
lame de verre légèrement dépolie d’un côté, placée à la même 
distance, et derrière laquelle vous placerez votre œil ; alors 
vous ne verrez plus seulement une tache circulaire et unique 
de lumière blanche ; cette tache sera environnée de plusieurs 
anneaux colorés , concentriques avec elle , et dont l’étendue 
totale excédera beaucoup celle que le trait solaire aurait dû 
prendre , si les rayons qui le composent eussent suivi leur 
direction rectiligne ; car , d après les dispositions que nous 
venons d’admettre, ces rayons ne formaient les uns avec les 
autres que des angles extrêmement petits. Il faut donc en con 
clure qu’en passant par le petit trou, ils y ont éprouvé une 
modification qui les a dilatés en un cône beaucoup plus ouvert, 
et même en plusieurs cônes , selon leur diverse réfrangibilité. 
Et pour preuve que l’inflexion s’est opérée dans le trou même, 
ou à une distance presque imperceptible, vous n’avez qu’à en 
rapprocher peu à peu le verre dépoli sur lequel tombaient 
les anneaux ; vous les verrez ainsi se serrer et se concentrer
	        
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