DE LA DIFFRACTION
^62
déviation est moindre ; de là jusque dans l’axe , les petits
faisceaux sont graduellement moins intenses et plus déviés :
cette dégradation de leurs intensités empêche d’en fixer le
nombre , qui s’étend probablement fort au-delà de ce que l’œil
peut saisir. Quant à la déviation , voici comment elle s’opère.
D’abord, en commençant par le faisceau le plus voisin de
chaque biseau, il y a un de ses rayons qui rase le biseau immé
diatement, et la déviation de ce rayon-là est nulle ou insen
sible : voilà pourquoi le cadre lumineux a toujours la même
largeur que l’intervalle même des biseaux, tant que toutes les
franges n’en sont pas sorties. Mais les autres rayons qui com
posent ce premier faisceau sont déviés , et le sont vers l’autre
bisean ; de sorte que leur ensemble forme derrière chaque
biseau un coin lumineux, qui va en s’élargissant à mesure
qu’il s’éloigne , jusqu’à ce qu’enfin , venant à se joindre et à se
pénétrer , ils forment la bande centrale définitive , comme nous
l’avons expliqué plus haut. Immédiatement après ce premier
faisceau , et plus en dedans du cadre, il y a de part et d’autre
un intervalle noir, auquel succède le point de départ du second
faisceau brillant, plus distant des biseaux que le premier. Ce
second faisceau est dévié de même vers le biseau opposé, mais
il l’est plus que le premier faisceau ; de sorte qu’il s’en sépare
continuellement de plus en plus à mesure qu’il s’éloigne, et c’est
là ce qui perpétue l’intervalle noir qui existe entre deux. Mais
en s’éloignant ainsi , il rencontre successivement toutes les
bandes provenant de l’autre biseau, et selon qu’il coïncide
avec les lumineuses ou avec les noires, il en résulte une dis
tinction plus nette des intervalles, ou une uniformité de lumière
qui les rend indistincts. A la suite de ce second faisceau, en se
rapprochant toujours de l’axe , on rencontre de chaque côté
un intervalle noir, qui devient la seconde frange noire défi
nitive, et ensuite un troisième faisceau brillant plus dévié que
les deux premiers, et dévié de même vers le biseau opposé.
Ces alternatives des faisceaux brillans et noii's se continuent
ainsi de part et d’autre de l’axe, avec des déviations croissantes
et des intensités graduellement plus faibles, jusqu’à ce que,