88 THÉORIE DES COULEURS, etc. 
faire cette expérience , il faut placer les petites lames au-dessus 
d’un corps noir, et les regarder à travers le prisme, disposé 
comme le représente la fig. ig. 
Enfin tous les phénomènes décrits dans la théorie de Newton 
sur les anneaux colorés , confirment les conséquences aux 
quelles nous étions déjà parvenus précédemment sur la nature 
des rayons lumineux eux-mêmes, savoir, que les propriétés 
colorifiques de ces rayons ne dépendent point de quelque alté 
ration ou modification qui leur serait communiquée par les 
milieux qu’ils traversent, mais qu’elles leur sont inhérentes, 
congénères, qu’ils les possèdent déjà en émanant des corps 
lumineux, qu’ils les transportent ensuite avec eux à toutes 
les distances sans fin et sans bornes, et qu’ils les conservent 
sans altération dans tous les milieux qu’on leur fait traverser. 
Sur les Accès de facile transmission et de facile réfexion. 
Après avoir établi, par l’expérience , les lois fondamentales 
de la distribution et de la succession des anneaux colorés formés 
sur les lames minces, Newton a tiré de cet ensemble la con 
naissance d’une nouvelle propriété physique des molécules 
lumineuses ; propriété qui , non-seulement reproduit tous les 
détails observés par Newton , mais encore explique une multi 
tude d’autres faits d’une nature en apparence toute différente, 
et qui lui étaient entièrement inconnus. Pour qu’on voie bien 
que cette propriété résulte nécessairement des phénomènes, 
sans mélange d’aucune hypothèse, je rapporterai l’une après 
l’autre les propositions de Newton , en y ajoutant seulement 
les développemens nécessaires pour qu’on en saisisse la géné 
ralité ; et je ferai voir ensuite , pour chacune d’elles, comment 
elle est l’expression fidèle de tel ou tel phénomène observé dans 
les anneaux. 
Rappelons-nous d’abord que la transmission de la lumière est 
progressive. C’est un fait que les éclipses des satellites de Jupiter 
ont fait connaître, et que l’aberration des fixes a depuis confirmé. 
On déduit également de ces deux phénomènes, que les molé-