RÉSISTANCE DES MOLÉCULES PONDÉRABLES
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volume Tjy de celle-ci par la densité p de l’éther libre; et, d’ailleurs, les
coefficients a, b, c, d, e, f, d', e', f' sont ici, comme on vient de le dire,
très grands par rapport à l’unité, ou très supérieurs aux valeurs qu’ils
auraient si l’éther en vibrant se comportait à la manière d’un fluide
parfait (*).
Malgré cette profonde différence, l’analogie qui nous conduit ainsi
aux formules (i) paraît se poursuivre encore plus loin, savoir, jusqu’au
point de donner dans ces formules la triple égalité
(•2) d'=d, e' = e, f'=f,
comme pour la résistance d’un fluide (p. 209). Nous admettrons donc
cette triple égalité, sauf à fournir ensuite quelques indications sur
la manière plus compliquée dont se passeraient les phénomènes, si
elle n’avait pas lieu.
On déduira simplement, des formules (i) relatives à une molécule,
celles qui exprimeront les trois composantes ¿R. x , ¿R y , ¿R. de la résis
tance totale opposée par la matière pondérable au mouvement de
l’unité de volume d’éther. Il suffira de procéder par voie de somma
tion, comme on l’a fait, au n° 30 (t. I, p. 60), pour les impulsions de
l’éther, vibrant parallèlement à une direction donnée, sur une matière
composée de molécules isotropes. 11 viendra, si m r désigne le volume
élémentaire considéré d’éther,
dl. c =
JL V
Tiï'
l\ K
d 2 jj a ttt
dt 2 ns'
d 2 7) 2 f m d 2 Z. Se’ftr _
P 7 P-7-, ¿R
dt 2 tü dt- w
( 1 ) Il est bon d’observer que l'éther, tout eu résistant ainsi, comme pourrait le
faire un solide, à sa division par les molécules pondérables, ou dans une propor
tion beaucoup plus forte, pour d’égales accélérations relatives des deux espèces
de matière, que ne font les fluides dans les phénomènes mieux à notre portée, ne
se distingue cependant pas en cela des autres fluides réels. Tous, soumis à des vi
brations d’aussi courte période que les vibrations lumineuses, éprouveraient des
résistances relativement aussi fortes de la part de petits corps solides immergés.
L’éther n’est donc pas, pour cela, moins apte que l’eau et l’air à reconstituer
sans cesse son isotropie, sa parité de constitution en tous sens, et, par suite,
comme l’eau et l’air, à souder, à confondre très rapidement, après avoir été
divisé, ses fragments juxtaposés. Si l’on oubliait cette circonstance, ou si l’on
assimilait trop complètement à un solide l’éther vibrant lumineusement, on pour
rait craindre qu’il ne fût dépourvu, comme les solides, de la propriété de se souder
spontanément à lui-même, après avoir été rompu, et qu’il ne se comportât,
lorsque quelques vibrations y auraient multiplié les surfaces intérieures de rup
ture, commèvune masse pulvérulente sans élasticité, désormais incapable de
transmettre régulièrement le mouvement.