QUATRIÈME PARTIE.
ENTRAÎNEMENT DES ONDES; PUISSANCE RÉFRACTIVE DES MÉLANGES.
46. Immobilité de l’éther dans l’espace et entraînement partiel
des ondes lumineuses par les corps en mouvement. — Puisque
notre théorie mécanique de la lumière permet d’exprimer simple
ment, du moins à une première approximation, un certain nombre
de phénomènes, essayons de l’étendre à des faits de plus en plus
complexes. L’un d’eux est la propagation des ondes lumineuses dans
les corps en mouvement, c’est-à-dire animés de translations dont la
vitesse Y soit comparable à celle de la lumière, comme l’est (quoique
à un très faible degré) la vitesse de la Terre dans son orbite.
Il résulte, on le sait, de cette translation de la Terre, que les astres,
observés au moyen d’un long tube braqué sur eux, ou même à l’œil
nu, ne sont pas vus suivant la droite qui joint le fond de l’œil à leur
situation vraie, mais qu’ils sont jugés se trouver suivant une droite
inclinée sur celle-là, dans le sens de la vitesse terrestre Y elle-même,
d’un petit angle dit aberration, le plus sensible possible lorsque les
ondes émanées de l’astre et venant à nous cheminent normalement à
la trajectoire terrestre. Cet angle, alors maximum, est exprimé, quand
l’axe d’un tube vide sert de ligne de visée, par le rapport de V à
la vitesse de la lumière dans l’éther libre, vitesse que j’appellerai
.V
ici w. Or, cette déviation angulaire — s’explique tout naturellement,
CO
comme on sait encore, en admettant l’immobilité de l’éther ou l’ab
sence de toute translation rapide qui l’emporterait dans l’espace à la
manière de la Terre.
En effet, dans cette supposition, les ondes émanées de l’astre se
p ropagent vers nous en ligne droite (p. Зоб) et, par hypothèse, à peu
près normalement à la trajectoire terrestre. Soit l la longueur du tube
dans lequel on les reçoit par un bout. Elles emploient le temps — à
parcourir le tube; et elles ne peuvent sortir par l’autre bout, c’est-
à-dire parvenir à notre œil, que si le second bout se présente aux ondes