Full text: Refroidissement et échauffement par rayonnement, conductibilité des tiges, lames et masses cristallines courants de convection, theorie mécanique de la lumière (Tome 2)

396 ENTRAÎNEMENT PARTIEL DES ONDES PAR LES CORPS; 
Mais quoique l’éther paraisse rester ainsi immobile dans l’espace, 
les ondes qui s’y propagent à travers un corps en mouvement, c’est- 
à-dire aux endroits où se trouve une matière pondérable se déplaçant 
d’ensemble avec une grande vitesse donnée V, semblent être entraî 
nées par cette matière. Si N désigne l’indice de réfraction du corps, 
ou que la vitesse de la lumière à travers ce corps en repos soit—5 
l’entraînement des ondes a lieu avec la vitesse 
ment dit, leur transmission se fait comme si l’éther possédait la frac 
tion 1 — — de la vitesse transitoire de la matière pondérable qui s’y 
trouve mêlée, et comme s’il propageait d’ailleurs (par rapport à sa 
masse prise pour repère) le mouvement vibratoire, à la manière de 
l’éther fixe baignant la même matière pondérable supposée en repos. 
Telle est, du moins, la loi qu’une induction hardie a suggérée 
à Fresnel, et que Fizeau a confirmée par une expérience célèbre 
(répétée depuis), consistant à mesurer la différence de phase qu’ont 
acquise deux rayons lumineux, à la sortie de deux longs tubes paral 
lèles, parcourus à la fois, dans un même sens, par eux et, dans les 
deux sens opposés, par deux rapides courants d’eau, avançant ou 
poussant un rayon, mais retardant ou retenant l’autre. 
47. Explication simple, par notre théorie, de cet entraînement 
des ondes. — Il y a lieu de voir si nos équations de mouvement indi 
queront un tel entraînement des ondes et permettront de l’évaluer. 
Toute la difficulté, avec un éther vibrant au milieu de molécules 
emportées dans une translation commune Y, sera d’évaluer la résis 
tance opposée par chaque molécule au mouvement vibratoire. Or on 
peut admettre que cette résistance, nulle en moyenne, et distincte de 
la petite impulsion constante sur l’éther, due à la translation, s’annu 
lerait, si les déplacements alternatifs de la molécule pondérable se 
trouvaient, à tout instant, identiques à ceux, ij, rj, Ç, de l’éther qui 
l’entoure au même moment, cas où les situations relatives des deux 
espèces de matières paraissent ne plus dépendre du mouvement 
vibratoire. On conçoit, en effet, que chaque molécule pondérable, 
alors entourée sans cesse d’éther écarté de ses situations moyennes 
exactement comme elle l’est elle-même, ne serait ni gênée, ni poussée 
restées répandues presque uniformément et en repos dans des régions immenses 
de l’Univers, où elles ne seraient autre chose que l’éther lui-même.
	        
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