Full text: Refroidissement et échauffement par rayonnement, conductibilité des tiges, lames et masses cristallines courants de convection, theorie mécanique de la lumière (Tome 2)

COMPARAISON DES SENSATIONS AUDITIVES ET VISUELLES. 
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vibratoires distinctes? Ou tient-il au pouvoir absorbant très étendu, 
à la transparence très élective, des milieux de l’œil? Les physiolo 
gistes ne le savent, sans doute, pas bien encore. Peut-être y a-t-il 
tout à la fois, à ce fait capital, l’une et l’autre causes, qui ne sont 
probablement pas de trop pour donner à notre vue une précision 
suffisante, en atténuant dans une mesure nécessaire, ou en réduisant 
à de justes limites, la variété déjà si effrayante non seulement des 
ébranlements vibratoires que reçoit l'œil, mais même de ceux que la 
rétine transmet au cerveau. 
Le nombre et, par suite, le rapprochement des périodes existant 
dans la lumière blanche sont, en effet, prodigieux. Aussi n’est-on 
nullement surpris que l’œil soit incapable d’y en discerner aucune, 
ou d’imiter l’ouïe, appréciant la composition musicale des sons. Quant 
aux lumières simples, les occasions de les observer sont si rares dans 
la nature, qu’il n’a pas eu non plus, faute soit d'adaptation native, 
soit d’éducation, à leur attribuer, comme aux sons, une sorte de 
hauteur. Car la couleur qu’elles ont leur est commune avec bien des 
lumières composées et ne paraît pas, dès lors, être une qualité abso 
lument liée à la période, ou analogue à la hauteur en Acoustique. 
Il n’v a probablement pas, à cette absence de sensation des périodes 
par l’œil, l’unique motif du manque d’exercice, c’est-à-dire du défaut 
d’occasions où il pourrait observer des lumières assez peu complexes 
pour faciliter son initiation à leur analyse, mais aussi une raison plus 
profonde. Telle serait, notamment, la nécessité d’assurer avant tout 
l’achromatisme, si indispensable à la netteté des perceptions. Tels 
seraient, peut-être aussi, les inconvénients qu’aurait pu avoir, pour 
l’être vivant, une pareille faculté d’analyse, même localisée dans un 
appareil accessoire et rendue ainsi compatible avec l’achromatisme 
de l’organe principal. Car les physiciens ont constaté que l’obser 
vation des lumières simples, des couleurs spectrales, fatigue très ra- 
pi dement la vue : ce qui porterait à penser que la présence, dans l’œil, 
de fibres propres à décomposer la lumière, ou à rendre possible la 
perception de ses éléments, donnerait peut-être lieu à la production 
constante de cette fatigue et amènerait la cécité, ou, tout au moins, 
l’atrophie de l’organe accessoire d’analyse dont il s’agit. La formation 
de celui-ci serait, dès lors, irréalisable.
	        
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