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DOMNINOS DE LARISSA.
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à un point tout spécial (la décomposition des rapports numéri
ques) ; ce fragment est étranger au Manuel de Domninos, qui le
précède dans notre manuscrit 2531, et l’attribution en est au
moins douteuse.
J’ajouterai que le texte établi par Boissonade présente d’assez
nombreuses incorrections ; le savant helléniste n’était certaine
ment pas assez familiarisé avec les auteurs mathématiques grecs
pour donner une édition réellement satisfaisante ; mais, comme
les matières sont très faciles, et le sens généralement bien clair,
les corrections à faire ne présentent pas de difficultés sérieuses.
2. L’intérêt que présente \c Manuel de Domninos ne doit pas se
mesurer à la longueur de l’Ouvrage, qui ne comporte qu’un petit
nombre de pages; il ne doit pas s’estimer aux matières qu’il ren
ferme : c’est un résumé très clair, mais très concis, assez maigre
en somme, des connaissances arithmétiques élémentaires qui ren
traient alors dans les programmes de l’éducation philosophique ;
nous y apprenons, au reste, que Domninos avait développé le
même sujet dans un Traité élémentaire d’Arithmétique (2tov/emaiq
àpiOpiTwvi), dont nous ne pouvons que regretter la perte.
Mais ce qui mérite d’appeler l’attention sur cet Opuscule, c’est
qu’il témoigne d’une tentative sérieuse de réaction contre Y Intro
duction arithmétique de Nicomaque et de retour aux enseigne
ments d’Euclide. Le fait de cette tentative, vers le milieu du
cinquième siècle, dans une ère de pleine décadence scientifique,
prouve, de la part de son auteur, une réelle originalité, et me
paraît digne d’être mis en lumière. Ce sera au reste une occa
sion d’éclaircir divers points de détail dans l’histoire de l’Arith
métique théorique chez les Grecs.
Les deux livres de VIntroduction arithmétique de Nicomaque,
composés vers la fin du premier siècle de hère chrétienne, étaient