38. — sur l’arithmétique pythagoricienne. 187
blique (Sur la vie pythagorique), ce dernier était de Cyrène et
particulièrement lié avec Glinias de Tarente, lequel doit avoir vécu
au temps de Platon, puisque Aristoxène (dans Diogène Laërce)
prétend qu’il aurait empêché le disciple de Socrate de brûler les
œuvres de Démocrite. Proros aurait dit que les Pythagoriciens
disaient (jexTaç pour désigner le nombre 7 ; ce témoignage est
curieux en ce qu’il indique au sein de PEcole une certaine in
fluence exercée au moins par le langage des populations italiotes
voisines de la Grande-Grèce.
Les Théologoumènes (Y) citent enfin un fragment du Livre
Sur les Nombres d’un certain Mégillos ; on s’y trouve en pleine
synonymie mystique; mais l’époque où vivait ce pythagoricien
ne peut être déterminée, et, comme il ne figure pas sur les listes
de Jamblique, il est très probablement postérieur au quatrième
siècle avant J.-G.
Les conclusions à tirer de ce relevé me paraissent les suivantes.
Le plan général d’une Arithmétique traitant d’abord des pro
priétés mathématiques de tous les nombres, puis des propriétés
de toute sorte spéciales aux dix premiers nombres, ce plan, que
nous retrouvons chez les néopythagoriciens, paraît bien conforme
à la tradition de l’ancienne école. Dans la seconde Partie, les deux
ordres de synonymie, l’un proprement mnémotechnique, l’autre
purement mystique, sont également anciens, le second remon
tant aux poèmes orphiques; mais leur développement, surtout
pour le second ordre, paraît postérieur au quatrième siècle, tout
en restant antérieur à l’ère chrétienne.
Ces conclusions diffèrent des idées admises en général, en ce
que l’on considère plutôt le développement mystique comme
s’effectuant à partir de la renaissance du pythagorisme et comme
influencé par les idées orientales; à la vérité, Jamblique est imbu
de ces idées, et l’on en trouve des traces dans les Théologou-