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MEMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
En somme, ce texte est assez incorrect ; l’illustre philologue ne
se faisait pas illusion à cet égard, comme on le voit par ses notes :
sed surit et alia corrigenda ; — eæspectandus melior liber. Mais
ce qui lui manquait surtout, c’était moins un bon manuscrit que
la compétence spéciale indispensable pour publier un texte mathé
matique, car en fait les deux copies qu’il utilisait, et qui sont les
seules connues pour le Manuel, ne sont guère plus corrompues
que ne le sont d’ordinaire les meilleurs manuscrits grecs pour les
mathématiques, et avec les corrections que je propose, le texte
de Domninos se trouvera, je le crois du moins, ramené à un état
relativement très satisfaisant.
Les manuscrits utilisés par Boissonade, et que j’ai d’ailleurs
collationnés sur son texte, sont ceux de la Bibliothèque nationale
qui portent les n os ^531 et 2409; je les désignerai respective
ment par A et V.
Le premier, du quinzième siècle, sur papier, in-8°, venu de
Fontainebleau, contient 369 feuillets numérotés au recto; il est
de différentes mains dont la même a écrit le Manuel (Aopivou
cpiXococpou AapiGGaiou eyyeipi<Lov âpi9pt,7iTix,^ç bg<xy(oyï)ç, fol. i5 v -23 r ),
le fragment publié par M. Ruelle (nôç e<mv Xoyov ex, Xoyou àcpeXeîv,
fol. 23 v -27 v ), enfin, sans distinction apparente, une série de
scholies sur Nicomaque (fol. 28 r -3o r ), qui ne sont certainement
pas de Domninos.
Le manuscrit a énormément souffert de l’humidité, et l’écri
ture, autrement assez facile à lire, est presque effacée. Cependant,
la lecture n’offre pas de difficultés sérieuses, si l’on s’aide du
second manuscrit.
Ce dernier (autrefois 147 de la Bibliothèque de Mazarin) en
donne en effet une copie (pour le Manuel seul) de la main d’Ange
Vergèce = Y, copie motivée sans doute en partie par la difficulté
de lecture du premier manuscrit ; ce fait, que Boissonade n’a pas