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MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
devait entraîner des erreurs grossières, comme celles qu’Hippar-
que a reprochées à Eudoxe ; si ce dernier avait possédé des
instruments de mesure et des méthodes pour la détermination
directe des coordonnées, de pareilles erreurs seraient inexplica
bles.
Mais Hipparque a été injuste envers Eudoxe, comme envers
la plupart de ses prédécesseurs ; il ne faut pas reprocher aux
anciens astronomes d’avoir fait des observations inexactes, il faut
plutôt s’étonner de ce que sans aucun matériel pour ainsi dire,
avec des procédés défectueux de tous points, ils aient pu pousser
leurs connaissances aussi loin et ne pas commettre d’erreurs
encore plus grandes; cela doit faire penser que leurs observa
tions en elles-mêmes étaient faites aussi soigneusement que pos
sible.
La position d’un astre étant déterminée sur la sphère, il est
facile de déterminer mécaniquement les dates des phases, si l’on
se donne les arcs de retard ou d’avance ; mais Eudoxe ne dut pas
procéder de la sorte, au moins dans la plupart des cas, car il y
avait des observations antérieures de ces dates, et il devait cher
cher à mettre d’accord avec elles des positions qui n’étaient pas
déterminées par des moyens sensiblement plus exacts que ces
observations.
Actuellement, étant données les quatre dates des phases an
nuelles d’une étoile, on peut en déduire, sans aucune des hypo
thèses d’Autolycos, la longitude / et / + &, du point de l’éclip
tique se levant et se couchant en même temps que l’étoile, ainsi
(le doigt comptant pour 5 minutes) a persisté pendant toute l’antiquité à côté
de la division en degrés qui apparaît pour la première fois dans 1’ ’Avaçopty.6ç
d’Hypsiclès; l’instrument en question semble identique au dioptre d’Hippar-
que.