2Ô2 MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
d’Alexandrie), que non seulement la progression sexagésimale,
mais encore l’application des progressions arithmétiques à l’étude
approximative des phénomènes célestes, appartiennent bien cer
tainement aux Babyloniens 1 ; d’ailleurs, le procédé d’Hypsiclès
est identique à celui qu’indique Manilius et qu’avait conservé la
tradition astrologique.
Dès lors, nous pouvons concevoir quelle avait été la marche
de la science chaldéenne ; grâce à l’hypothèse développée par
Hypsiclès et en employant l’écoulement de l’eau pour mesurer le
temps, les Babyloniens ont repéré les divers degrés du zodiaque
en déterminant les étoiles se levant, passant au méridien ou se
couchant en même temps que ces degrés. Ce repérage opéré,
l’heure a pu être déterminée pendant la nuit par l’observation
astronomique des étoiles au levant, au méridien ou au couchant;
on en déduisait, d’après la correspondance établie, le degré du
zodiaque à l’horizon du levant (centre horoscope des astrolo
gues); de là, par le calcul d’Hypsiclès, on concluait l’heure équi
noxiale“ 2 .
Ainsi, les Ghaldéens rapportaient les étoiles au zodiaque par
des coordonnées obliques spéciales (arcs de lever et de coucher) ;
ils ne les rapportaient pas à l’équateur, ils n’ont donc pas eu à
diviser ce cercle.
5. — On pourrait dire à la vérité que, s'ils avaient construit
un cercle divisé pour l’observation du zodiaque, il leur était
naturel de se servir du même instrument pour les autres cercles
astronomiques, par suite d'adopter en général pour le cercle la
division en 36o° par exemple.
Mais non seulement rien ne nous indique que les Ghaldéens
1. Tablette K 90 du British Muséum.
2. En supposant connu le lieu du Soleil, puisqu’il s’agissait d’une heure
solaire vraie.