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43. LA COUDÉE ASTRONOMIQUE.
détail, il en ressort très nettement que la coudée astronomique
d’Hipparque correspondait à un arc de 2°, c’est-à-dire à un 180 e
de la circonférence.
Tandis que F. Lenormant a identifié, par une singulière inad
vertance, la coudée avec le degré, Letronne, auquel il renvoie,
avait déjà reconnu la certitude de la détermination de Gossellin ;
mais, en même temps, par une erreur qu’il n’aurait certainement
pas commise après ses grands travaux de métrologie, il admet
que cette coudée se divisait en 48 (!) doigts de 2'3o // chacun.
Il était entraîné à cette erreur par la fausse opinion des astro
nomes modernes qui ont ordinairement supposé que le doigt
astronomique correspondait à la douzième partie du diamètre de
la lune, lequel est d’environ 1/2 degré. Et, en effet, lorsqu’il
s’agit des éclipses de lune observées soit par les Chaldéens, soit
par Hipparque, Ptolémée estime assez souvent 1 leur grandeur
en doigts, et il résulte clairement et de son texte et de ses calculs
que là Je doigt est bien la douzième partie du diamètre.
Mais en dehors de ce cas particulier, si l’on s’en rapporte à la
tradition des Arabes et des astronomes occidentaux du Moyen
âge, le doigt était de 5 minutes; en sorte qu’en comptant, suivant
l’usage, 24 doigts à la coudée, on retrouve pour celle-ci 2 degrés,
c’est-à-dire la valeur d’Hipparque.
7. — La question de l’origine de la coudée astronomique est
beaucoup plus obscure; si son existence suffit à prouver l’anti
quité d’une division spéciale du cercle différant de celle en
36o degrés, il n’est guère facile de déterminer à quel peuple est
due cette division, et comment elle s’est introduite.
Le rapport de cette division en 180 avec le nombre 60 indique
1. D’autres fois, il emploie les fractions ordinaires, dont il se sert exclusi
vement pour ses propres observations.