27О MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
Toutefois, sous ces réserves que je devais faire, et si mon
essai iTépuise pas la question, il n’en présentera pas moins un
ensemble de recherches assez étendu pour suffire amplement au
but principal que je m’étais proposé : réunir les éléments d’une
édition critique du texte de Diophante.
La collation complète des cinq manuscrits de cet auteur qui
existent à Paris, m’avait conduit à distinguer deux classes bien
tranchées, ainsi que je l’ai déjà dit 1 dans les Annales de la Faculté
des lettres de Bordeaux (t. V, fasc. 3, p. 88 et suiv.). Je dési
gnerai ces deux classes par les lettres A et B, qui me serviront
également pour indiquer les deux manuscrits les plus anciens que
j’aie collationnés et qui appartiennent, le Vaticanus 191 à la pre
mière, le Marcianus З08 à la seconde.
Un manuscrit de la classe A peut se reconnaître immédiate
ment aux caractères suivants :
i° Dans le préambule (lignes 5/6 du texte grec de l’édition de
Samuel Fermât, 1670), il manque les mots : opya.vwcra.t тviv piGoJov,
qui doivent provenir d’une glose passée dans le texte avant le
verbe eTuetpaÔYiv.
2 0 La fin de la définition VII manque (à partir du mot cugëToi-
cstoci, ligne 8; lisez мрё-поетш), et la définition VIII commence :
’ApiOgocTÔv Vi èm gèv... Ici encore, les manuscrits de la classe B
présentent une interpolation inutile, qui a passé dans les éditions.
3° Enfin, tandis que la classe B présente en général, pour les
deux premiers livres, le prolixe commentaire de Maxime Planude
et qu’après Diophante vient un fragment considérable, qui forme
la fin d’une recension spéciale de la Wïîçoçopia, кат’ ’Iv<Wç, on ne
rencontre guère, comme notes anciennes, sur les marges de la
classe A, qu’une vingtaine de scholies relativement courts et
i. Article intitulé : Les Manuscrits de Diophante à Paris [plus haut,
n° З2].