44- RAPPORT SUR UNE MISSION EN ITALIE. 2
ne doit pas, en tout cas, être entendue comme s’appliquant à un
manuscrit du Vatican qu’il aurait suivi de préférence, tandis que
pour les deux autres, il aurait dit : in alio ou bien : in altero
codice. Mais mes recherches les plus attentives ne m’ont permis
de découvrir aucune autre trace de ce manuscrit ayant appartenu
à Auria.
Gomme d’ailleurs, dans son ensemble, le texte d’Auria repré
sente une fusion des deux classes A et B, je ne crois pas qu’il
soit à propos de constituer, pour ce texte, une troisième classe
réellement distincte. Un examen approfondi des variantes spé
ciales qu’il présente m’a, en effet, convaincu qu’elles proviennent
de corrections faites par Auria lui-même ou de notes marginales
de la seconde moitié du seizième siècle, comme on en rencontre
et même de dates encore plus récentes, sur divers manuscrits.
Ce ne sont donc que des conjectures d’un mathématicien hellé
niste (comme Bombelli ou Antonio-Maria Pazzi) ; elles n’ont dès
lors ni plus d’intérêt, ni plus de valeur que les corrections et les
remplissages opérés par Bachet.
Ainsi, si pour l’origine réelle de ces variantes d’Auria il sub
siste une question qui ne peut être absolument tranchée, elle ne
me paraît plus désormais présenter qu’un intérêt de curiosité
tout à fait secondaire.
J’en ai dit assez pour n’avoir pas à faire ressortir davantage
combien il y a peu de probabilité que la collation de quelque
nouveau manuscrit, fût-il même plus ancien que A ou B, four
nisse des leçons permettant d’améliorer un texte critique établi
d’après ces deux sources. Non seulement mes recherches pour
constituer une troisième classe ont été absolument nég-atives,
mais je crois pouvoir affirmer que les ving-t-cinq manuscrits de
et ne désigne pas simplement l’original d’Auria, qu’en tout ras on ne pos
sède pas.
PAUL TANNERY. MEM. SCIENT. — II, l8