2 74 MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
Diophante dont j’ai eu connaissance (vingt-deux complets, trois
très incomplets), rentrent tous dans l’une des deux classes A ou B,
aussi bien les sept que je n’ai pu examiner par moi-même, que
les dix-huit que j’ai étudiés à Paris et en Italie, à la seule excep
tion des deux manuscrits d’Auria, lesquels doivent être considé
rés comme représentant une fusion des deux sources.
Bien plus, je reg-arde comme à peu près certain que, sur les
vingt et un manuscrits restant en dehors de A et de B, dix-neuf
dérivent directement ou indirectement, suivant des filiations que
je vais exposer, de ces deux sources primitives; quant aux deux
autres, je suis amené à reg-arder l’un d’eux, qui se trouve en
Espag-ne, comme étant en réalité le prototype de A ; l’autre, que
j’ai découvert à Milan, serait au contraire très voisin du proto
type de B, sinon ce prototype lui-même ; mais il n’en subsiste
que des frag-ments décousus, correspondant à peu près à la moi
tié des deux premiers livres.
2. J’aborde désormais le détail des recherches dont je viens
d’essayer de résumer les résultats d’ensemble. Je vais, pour cha
que classe successivement, énumérer les manuscrits, les décrire
en raison de leur importance et chercher à préciser leur filiation.
Je compte, pour la classe A, les sept manuscrits suivants qui
sont rangés d’après l’ordre chronologique approximatif ressortant
du caractère des écritures, sauf le dernier qui fait, comme le
premier, partie de ceux que je n’ai point vus.
M — Matritentis XLVIII. Voir le catalogue d’Iriarte, qui le
donne comme du quatorzième siècle. D’après M. Heiberg-, qui vient
d’examiner ce manuscrit à ma prière, il serait du treizième siècle.
A= Vaticanus gr. 191 (fol. 860-392), saec. xiii, charta bom
bycina (Cossali). — En réalité, pour le Diophante, écriture ita