MEMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
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mière branche et dont la parenté doit, en tous cas, être regardée
comme démontrée, dérivent effectivement de B et non d’un ma
nuscrit antérieur. Je me contente donc de remarquer que, d’une
part, l’examen de la traduction de Xylander montre que son ori
ginal était aussi voisin que possible de B, et que, d’un autre
côté, l’inscription mise au fragment de la 'Fvxpocpopia, sur le proto
type de la branche ne prouve rien contre la dérivation supposée,
quoiqu’elle ne se trouve pas dans B. Il était en effet facile au
copiste d’identifier ce fragment, puisque la Wyiçotpopioc complète
se trouvait dès lors à la Marciana, comme il est facile de s’en
assurer.
Quant à l’histoire du manuscrit de Xylander, nous savons qu’il
avait été prêté à ce dernier par Andréas Dudiç Sbardellato, dont
les relations avec Venise ne sont pas à établir h Après sa mort,
son manuscrit serait retourné en Italie, car la présence dans G
des Adnotationes de Macigni permet de l’identifier avec celui que
Tomasini (Bibliothecae Patavinae rnanuscriptae publicae et pri
vatae. — Utini, 1639) signale (page 115) comme ayant appartenu
à Nicolas Trevisan et comme légué par lui, avec le reste de sa
riche bibliothèque, à son neveu Hector. La fin indiquée par Toma
sini : tûv TSTpaywvtov àpiôpiwv yiverai, est précisément celle du frag
ment de la w-iKpocpopG, ce qui, tout d’abord, nous indique bien un
manuscrit de la classe B ; d’autre part, nous savons par Tomasini
que les manuscrits de Nicolas Trevisan lui venaient, par son père
Bernard, du Vénitien Matteo Macigni, fils de Robert Macigni,
ce qui assure l’identification.
Je ne dois pas omettre une notice que donne encore Tomasini
(p. 121) sur un autre manuscrit de Diophante qui a existé à
Padoue :
1. Voir, sur ce personnage, l’article Dudith dans la Biographie univer
selle de Michaud. Le nom de Sbardellato lui venait de la famille de sa mère.