452 MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
Cette question n’était jusqu’à présent traitée que par conjec
ture. Les plus anciens textes grecs publiés sur la matière ne re
montent pas au delà du quatorzième siècle L
Il en était cependant un que renferment des manuscrits sou
vent étudiés, qui semble faire partie de la série des écrits que vise
Eutocius et qui donne précisément le passage des Métriques de
Héron auquel fait allusion le commentateur d’Archimède.
Ce texte est celui des Prolégomènes à la syntaxe de Ptolémée,
anonymes dans certains manuscrits, attribués dans d’autres à
Pappus ou même à Diophante. En réalité, c’est une compilation
faite surtout d’après Pappus et Théon d’Alexandrie, par un auteur
postérieur à Syrianus 1 2 (cinquième siècle de notre ère), mais qui
n’est pas chrétien 3 et ne peut guère, par suite, avoir vécu après
Eutocius.
Il est d’ailleurs possible de former une conjecture plus précise
au sujet de cet auteur. Dans le précieux manuscrit de la Biblio
thèque Nationale, grec n° 2890 du trezième siècle, dont la pre
mière main semble reproduire fidèlement un codex beaucoup plus
ancien, les Prolégomènes sont immédiatement suivis d’une série
d’observations astronomiques faites à Alexandrie, datées de 498
à 509, et commençant par les mots : « J’ai vu, moi Héliodore ».
En marge, se trouve la mention : « J’ai copié ceci sur l’exem
plaire du philosophe » 4 .
Il n’est pas douteux que cet Héliodore ne soit le fils d’Hermias
et le frère d’Ammonius, qui avait suivi avec lui à Athènes les
leçons de Proclus et qui, vers le commencement du sixième siè
1. Barlaam et Nicolas Rhabdas. Voir, pour ce dernier, ma publication dans
les Notices et extraits des Manuscrits, XXXII, 1886 [plus loin, t. IV, n° 4-]
2. [Voir p. 447» note.]
3. Ainsi il qualifie Ptolémée de divin.
4- [Voir p. 448, note 1.]