55. SUR THÈON DE SMYRNE.
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ce dont il ne se cache nullement. Il est donc fort possible que telle
addition, qui n’appartient certainement pas à une rédaction primi
tive, soit du fait de notre auteur et non pas de celui de l’arran
geur byzantin l .
Il faut se garder surtout, sous prétexte de mettre de l’unité
dans la terminologie de Théon, de corriger un passage d’après
l’autre. Il a utilisé des auteurs différents, sans évidemment se
préoccuper de les mettre d’accord ou de conformer toujours son
langage au leur; mais si, de plus, comme je le crois, nous nous
trouvons, sur bien des points, en face d’une rédaction byzantine,
il faut évidemment lui laisser sa forme.
En me plaçant à ce point de vue, je considère en général
comme plus ou moins manquées la plupart des corrections nou
velles (au nombre de trente à quarante) proposées par M. J. Du
puis dans sa recension du texte de Théon. A mon avis, il n’a
apporté une amélioration réelle que sur un seul point.
Le chapitre 3 de l’astronomie présente des évaluations numé
riques pour lesquelles les manuscrits sont partiellement corrom
pus. Il est facile, d’après les données, de refaire les calculs, mais
Th.-H. Martin avait commis une erreur de chiffres; il a donc fait
une restitution inexacte qu’Hiller a laissé subsister. M. Dupuis
a constaté cette erreur et rétabli dans sa traduction les nombres
véritables. Toutefois, dans le texte grec qu’il a adopté, il aurait
dû tenir un peu plus compte des manuscrits.
Ainsi, p. 208 (H, 126, 5-8), il s’agit du nombre de stades cubes
contenu dans le volume de la sphère. Ce nombre est, d’après les
hypothèses faites :
270. o25o. 435o. 8297 ||.
1. Certaines questions pourront être élucidées quand nous posséderons,
grâce à M. Heiberg, une édition critique de la Euvotjnç du Ps.-Psellus, qui
paraît avoir utilisé Théon de Smyrne.