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MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
xxl toutov elvai tô ctoçwtxtov est donc un repentir de Fauteur (sinon
une interpolation postérieure) ; son addition aura entraîné celle
du xal précédent, qui sera ensuite passé de la marge dans le texte
à une mauvaise place.
2. Il est à peine utile de remarquer que la sentence attribuée
à Pythagore par Elien n’offre aucun caractère d’authenticité.
A la vérité, une collection d’caouc^aTa, paraît bien avoir été faite
dès le temps d’Aristote, par son disciple Aristoxène, lequel les
aurait d’ailleurs fait présenter par Pythagore comme recueillis de
la bouche d’une prêtresse de Delphes (Thëmistoclée, Diog. L., VIII,
8 ; Aristoclée, Porphyre, Y. P. 4 1 )- Mais, d’une part, nous devons
singulièrement douter, d’après ce dernier trait même, qu’Aris-
toxène se soit borné au rôle d’un historien scrupuleux et sincère ;
d'un autre côté, le recueil primitif a probablement été grossi et
transformé dans le laps de temps qui s’est écoulé entre Aristoxène
et Elien ou Porphyre.
Il est clair en tous cas que le ri pu\iaru en général, le ri
(TocpœTaTov en particulier, sont des griphes, de ces questions que
les anciens aimaient à se poser dans les loisirs des festins et qu’il
s’agissait de résoudre par quelque heureuse saillie. Il y a eu de
bonne heure des réponses célèbres à quelques-unes de ces ques
tions et la tradition les faisait remonter aux sept Sages. La sen
tence « que le plus savant est le nombre » paraît forgée, d’après
la doctrine attribuée à Pythagore, comme riposte à la réponse
courant sous le nom de Thalès (Diog. L., 1, 35) : go^wtxtov ypovo; •
âveupicxei yàp iravToc.
La mention en seconde ligne de Yonomatothète comme <ro<pwTa-
tov semble bien de quelqu’un qui aurait lu le Cratyle de Platon
et doit sans doute avoir été introduite après coup dans la collec
tion des para. Il semble même possible de préciser l’occa