57* GEOMETRIA. 475
de l’école sur les découvertes géométriques du Maître, admet que
la révélation en aurait été autorisée pour procurer des ressources
pécuniaires. Ce récit ne peut être invoqué que comme seconde
preuve que d’assez bonne heure l’enseignement de la géométrie
fut rémunérateur en Grèce, car s’il peut (ce qui est douteux) se
rapporter à l’histoire réelle d’Hippocrate de Chios, il est en tous
cas à peu près certain que ce dernier devait avoir été formé par
GEnopide de Chios, connu comme astronome, lequel fonda dans
sa patrie une école qui se perpétua assez longtemps 1 , mais sur
laquelle nous n’avons que des renseignements tout à fait insuffi
sants. D’autre part, il faut écarter la pensée qui pourrait, venir,
précisément à la suite de ce rapprochement, que l’étude de la géo
métrie aurait été provoquée par celle des phénomènes célestes ;
il faut, en effet, remarquer que la théorie proprement dite de la
sphère (quoiqu’au reste également attribuée à Pythagore) a tou
jours, dans l’antiquité, été considérée comme faisant partie de
l’astronomie, et qu’en dehors de la mesure du volume et de Pins-
cription des polyèdres réguliers, elle se trouve, à ce titre, exclue
des Eléments d’Euclide. En résumé, les origines véritables de la
géométrie théorique chez les Grecs restent passablement obscu
res ; on peut simplement en dire que le goût pour l’étude des
propriétés des figures paraît un trait caractéristique de la race
grecque, et que cette science, comme la plupart des autres, se
développa en certains points particuliers de la côte et des îles
d’Asie-Mineure, d’un côté, de la Sicile et de l’Italie, de l’autre,
avant de trouver dans Athènes un foyer brillant où elle commença
à attirer l’attention générale. Si la part que prit Pythagore à sa
constitution fut probablement assez considérable, elle ne peut
être exactement délimitée.
1. Proclus, In Eucl., 28.