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lace, comme l’incendie du Sérapéum par les chrétiens en 38g ou
le massacre en !±i5 de la malheureuse Plypatia (qui avait, avant
Eutocius, commenté Apollonius) 1 , le milieu d’Alexandrie paraît
avoir été relativement tolérant. Ces actes sauvages ne doivent
pas faire croire à une hostilité systématique des chrétiens contre
la science, et en particulier contre la géométrie. Celle-ci, malgré
les apparences, ne fut jamais le monopole de l’école philosophi
que des néoplatoniciens. Un contemporain de Pappus, Anatolius,
qui fut évêque de Laodicée, avait composé sur les mathémati
ques, dans le goût du temps, un ouvrage de vulgarisation consi
dérable, dont des extraits intéressants nous ont été conservés i. 2 3 .
Il y a même un indice sérieux qui pourrait faire croire que Pappus
aurait, à une certaine époque de sa vie, été affilié à une secte
chrétienne. C’est la teneur du serment qui est mis sous son nom
dans la Collection des alchimistes grecs 2, .
Dans l’Occident latin, nous voyons, par Martianus Capella, que
si la géométrie formait une des branches du quadrivium classi
que, l’enseignement, ainsi que nous Pavons déjà dit, était à peu
près simplement mnémonique. On attribue à Boèce d’avoir tra
duit Euclide; mais s’il l’a fait, il est douteux qu’il ait mis autre
chose en latin que les définitions et l’énoncé des propositions des
premiers livres. En tous cas, on ne trouve guère davantage dans
1 'Ars geometriae 4 qui nous est parvenu sous son nom, et dont
l’authenticité, au moins sous la forme actuelle, est au moins im
probable. Après l’invasion des Barbares, il ne resta plus au reste
que la connaissance de quelques termes techniques et de certai
nes opérations pratiques, consignés dans les écrits conservés des
i. Suid., s. v. Hypatia.
a. Anonymi Variae collectiones (dans le Héron de Hultsch).
3. Éd. Berthelot-Ruelle, p. 27.
4. Voir l’édition de Friedlein, Leipzig, 1867.
PAUL TANNERY. MEM. SCIENT. Il 3l