Full text: Sciences exactes dans l'antiquité (2)

63. — 1897 * 
SUR LA LOCUTION ¿5 ï*ou 
Je voudrais signaler un exemple singulier de la facilité avec 
laquelle peuvent se perpétuer dans l’enseignement élémentaire 
des formules dont le sens véritable est perdu. 
Si j’emprunte cet exemple à la géométrie, il s’agit en tout cas 
de notions tellement simples que j^espère ne pas effrayer les pro 
fanes; ils pourront même trouver quelque malin plaisir à juger 
ce que peuvent valoir, dans certains cas, les prétentions de la 
grande majorité des mathématiciens concernant la clarté et la 
précision des concepts qu’ils emploient. 
Aujourd’hui que le texte d’Euclide n’est plus classique pour 
l’enseignement de la géométrie, l’obscurité de ses définitions 
parallèles de la droite et du plan est célèbre parmi ceux qui lisent 
encore le vieux maître : 
I, 4* Eùôeïa Ypa[A[AY) èortv y)xtç il i'aou xcîç è<{>’ eauT^ç aYjjxeioiç y.eîxat. 
I, 8. ’E'ttîtüêSoç £7ut©av£ta èaxtv y^xiç l\ i'ccu xatç èç’ eaux^ç euOeiaiç y.eîxat. 
Le sens ordinaire de la locution grecque ê£ Ïgou est parfaite 
ment connu; elle correspond exactement à la transcription latine 
eæ œquo, dont l’enseignement moderne ne fera probablement 
perdre à nos écoliers ni l’habitude ni l’intelligence. Mais, dans le 
texte d’Euclide, on n’aperçoit nullement comment cette signifi 
cation bien familière peut se prêter à une interprétation satis 
faisante.
	        
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