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du terme scntalatœ vestes; il est généralement admis aujourd’hui
que ces étoffes, inventées par nos pères les Gaulois, étaient des
étoffes à carreaux. Scutula est en effet dans Vitruve (VII, 1, 4)
le terme technique pour les carreaux de pierre ou de marbre
(■sectiha). Ces carreaux pouvaient d’ailleurs être soit triangulaires,
soit carrés, soit hexagonaux, etc. {in scutulis aut trigoms aut
quaclratis seu favis), absolument comme les nôtres. Le terme aura
naturellement passé aux carreaux des étoffes.
Sciitulatœ vestes a d’ailleurs très bien pu se dire aussi pour des
vêtements ne présentant des bandes de carreaux qu’en bordure ou
en parement. Mais il n’en est pas moins toujours impossible que
les termes de Héron s’appliquent à des étoffes ; car ce n’est pas la
cx.outXcoglî;, mais le <rrpoçioAo; qui se paie à la mesure linéaire, et si
le cTpo<pioloç peut être conçu comme un ornement quelconque, bande,
galon ou frange, on ne comprend pas pourquoi il n’aurait pas été
tout aussi bien posé sur des étoffes simplement unies.
Il faut donc abandonner complètement l’interprétation de Sau-
maise et en revenir pour Héron au sens de scutula pour les carre
lages.
Scutulatio ne semble pas avoir été latin, les Romains ayant le
mot pavimenturn. Mais dès le temps de Héron, qui emploie
nombre d’autres termes techniques empruntés au latin, les Grecs
d’Alexandrie ont pu dire ex,ourla pour carreau et gxoutIcogiç pour
carrelage.
Cependant si les constructeurs ont donné à l’habillage le terme
de scutula, ils en avaient reçu celui de strophiolum, dont la racine
est d’ailleurs grecque et qui proprement signifie guiidande. Dans
Héron, le sens du mot ne peut être douteux; il s’agit évidemment
des lignes de carreaux différant des autres par la couleur, la forme
et les dimensions et qu’on dispose de façon à constituer des enca
drements.