Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

EXTRAIT DE NOTES INÉDITES 
successivement sur toutes ses faces, il y aura toujours dégagement de 
chaleur, sans diminution sensible dans ce dégagement, tant que les 
coups seront continués avec la même force. Cela n’arrive pas dans 
l’action de frapper des médailles; ici le métal ne peut plus changer de 
forme après les premiers coups du balancier, et l’effet du choc se porte 
non sur la médaille, mais sur les filets de la vis, qui se déforment, et 
sur les supports. 
Il semble donc que la chaleur dégagée doive être attribuée au frot 
tement des molécules du métal, qui changent de place les unes par 
rapport aux autres, c’est-à-dire que la chaleur se dégage précisément 
là où la force mouvante se consomme. 
Une remarque du même genre peut se faire dans le choc de deux 
corps de duretés différentes, du plomb et du fer par exemple; le pre 
mier de ces métaux s’échauffe beaucoup, tandis que le second ne change 
pas sensiblement de température. Mais aussi la force motrice est con 
sommée presque entière à produire le changement de forme du premier 
de ces métaux. 
On peut citer, comme étant un fait du même genre, réchauffement 
qui se produit par la distension d’une verge métallique prête à se 
rompre. L’expérience a prouvé que, toutes choses égales d’ailleurs, 
plus l’allongement est grand avant la rupture et plus l’élévation de 
température est considérable. 
II. (La suite est restée en blanc.) 
Lorsqu’une hypothèse ne suffit plus à l’explication des phénomènes, 
elle doit être abandonnée. 
C’est le cas où se trouve l’hypothèse par laquelle on considère le 
calorique comme une matière, comme un fluide subtil. 
Les faits d’expérience qui tendent à la détruire sont les suivants : 
i° Le développement de la chaleur par la percussion ou le frottement 
des corps. (Expériences de Rumford, frottement des roues sur les 
essieux, sur les axes, expériences à faire.) Ici l’élévation de tempéra 
ture a lieu à la fois dans le corps frottant et le corps frotté; d’ailleurs 
ils ne changent pas sensiblement de nature ou de forme (à prouver).
	        
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