Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

SUR LA PUISSANCE MOTRICE DU FEU. 
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également donnée. On dispose, par exemple, d’un corps A, maintenu 
à la température ioo degrés, et d’un autre corps B, maintenu 'a la 
température о degré, et l’on demande quelle quantité de puissance 
motrice peut naître par le transport d’une portion donnée de calo 
rique (par exemple, celle qui est nécessaire pour fondre un kilo 
gramme de glace) du premier de ces corps au second; on demande 
si cette quantité de puissance motrice est nécessairement limitée, si 
elle varie avec la substance employée à la réaliser, si la vapeur d’eau 
offre à cet égard plus ou moins d’avantage que la vapeur d’alcool, de 
mercure, qu’un gaz permanent ou que toute autre substance. 
Nous essayerons de résoudre ces questions en faisant usage des 
notions précédemment établies. 
On a remarqué plus haut ce fait évident par lui-même, ou qui du 
moins devient sensible dès que l’on réfléchit aux changements de vo 
lume occasionnés par la chaleur : partout où il existe une différence de 
température, il peut y avoir production de puissance motrice. Réciproque 
ment, partout où l’on peut consommer de cette puissance, il est pos 
sible de faire naître une différence de température, il est possible 
d’occasionner une ruptureÙTéquilibre dans le calorique. La percussion, 
le frottement des corps ne sont-ils pas en effet des moyens d’élever 
leur température, de la faire arriver spontanément à un degré plus 
haut que celui des corps environnants, et par conséquent de pro 
duire une rupture d’équilibre dans le calorique, là où existait aupara 
vant cet équilibre? C’est un fait d’expérience que la température des 
fluides gazeux s’élève par la compression et s’abaisse par la raréfac 
tion. Voilà un moyen certain de changer la température des corps et 
de rompre l’équilibre du calorique autant de fois qu’on le voudra avec 
la même substance. La vapeur d’eau, employée d’une manière inverse 
de celle où on l’emploie dans les machines à vapeur, peut aussi être 
regardée comme un moyen de rompre l’équilibre du calorique. Pour 
s’en convaincre, il suffit de réfléchir attentivement à la manière dont se 
développe la puissance motrice par l’action de la chaleur sur la vapeur 
d’eau. Concevons deux corps, A et B, entretenus chacun à une tempé 
rature constante, celle de A étant plus élevée que celle de B : ces deux 
corps, auxquels on peut donner ou enlever de la chaleur sans faire 
varier leur température, feront les fonctions de deux réservoirs indé-
	        
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