Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

REFLEXIONS 
I O 
finis de calorique. Nous nommerons le premier loyer et le second réfri 
gérant. 
Si l’on veut donner naissance à de la puissance motrice par le trans 
port d’une certaine quantité de chaleur du corps A au corps B, on 
pourra procéder de la manière suivante: 
i° Emprunter du calorique au corps A pour en former de la vapeur, 
c’est-à-dire faire remplir à ce corps les fonctions du foyer, ou plutôt 
du métal composant la chaudière, dans les machines ordinaires; nous 
supposerons ici que la vapeur prend naissance à la température même 
du corps A. 
2° La vapeur ayant été reçue dans une capacité extensible, telle 
qu’un cylindre muni d’un piston, augmenter le volume de cette capa 
cité et par conséquent aussi celui de la vapeur. Ainsi raréfiée, elle 
descendra spontanément de température, comme cela arrive pour tous 
les fluides élastiques : admettons que la raréfaction soit poussée jus 
qu’au point où la température devient précisément celle du corps B. 
3° Condenser la vapeur en la mettant en contact avec le corps B, et 
en exerçant en même temps sur elle une pression constante, jusqu’à ce, 
qu’elle soit entièrement liquéfiée. Le corps B remplit ici le rôle de 
l’eau d’injection dans les machines ordinaires, avec cette différence 
qu’il condense la vapeur sans se mêler avec elle et sans changer lui- 
même de température (*). 
Les opérations que nous venons de décrire eussent pu être faites 
dans un sens et dans un ordre inverses. Rien n’empêchait de former 
de la vapeur avec le calorique du corps B, et, à la température de ce 
corps, de la comprimer de manière à lui faire acquérir la température 
du corps A, enfin de la condenser par son contact avec ce dernier 
( 1 ) On s’étonnera peut-être ici que le corps B, se trouvant à la même température que la 
vapeur, puisse la condenser. Sans doute cela n’est pas rigoureusement possible ; mais la plus 
petite différence de température déterminera la condensation, ce qui suffit pour établir la 
justesse de notre raisonnement. C’est ainsi que, dans le calcul différentiel, il suffit que l’on 
puisse concevoir les quantités négligées, indéfiniment réductibles par rapport aux quantités 
conservées dans les équations, pour acquérir la certitude du résultat définitif. 
Le corps B condense la vapeur sans changer lui-même de température; cela résulte de 
notre supposition. Nous avons admis que ce corps était maintenu à une température con 
stante. On lui enlève le calorique à mesure que la vapeur le lui fournit. C’est le cas où se 
trouve le métal du condenseur, lorsque la liquéfaction de la vapeur s’exécute en appliquant
	        
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