Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

SUR LA. PUISSANCE MOTRICE DU FEU. 
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aura à la fois t — o, logv = o, d’où A = o; t exprimera alors non-seule 
ment l’accroissement de température, mais la température elle-même 
au-dessus du zéro thermométrique. 
Il ne faudrait pas considérer la formule que nous venons de donner 
comme applicable à de très-grands changements de volume des gaz. 
Nous avons regardé l’élévation de température comme étant en raison 
inverse de la chaleur spécifique; ce qui suppose implicitement la cha 
leur spécifique constante à toutes les températures. De grands change 
ments de volume entraînent dans le gaz de grands changements de 
température, et rien ne nous prouve la constance de la chaleur spéci 
fique à divers degrés, surtout à des degrés fort éloignés les uns des 
autres. Cette constance n’est qu’une hypothèse, admise pour les gaz 
par analogie, vérifiée passablement pour les corps solides et liquides 
dans une certaine étendue de l’échelle thermométrique, mais dont les 
expériences de MM. Dulong et Petit ont fait voir l’inexactitude lors 
qu’on veut l’étendre à des températures fort au-dessus de ioo de 
grés (‘). 
(' ) On ne voit pas de raison pour admettre à priori la constance de la chaleur spécifique 
des corps à diverses températures, c’est-à-dire pour admettre que des quantités égales de 
chaleur produiront des accroissements' égaux dans le degré thermométrique d’un corps, 
quand même ce corps ne changerait ni d’état ni de densité ; quand ce serait, par exemple, un 
fluide élastique renfermé dans une capacité inextensible. Des expériences directes sur des 
corps solides et liquides avaient prouvé que, entre zéro et ioo degrés, des accroissements 
égaux dans les quantités de chaleur produisaient des accroissements à peu près égaux dans 
les degrés de température; mais les expériences plus récentes de MM. Dulong et Petit 
(Voir Annales de Chimie et de Physique, février, mars et avril 1818 ) ont fait voir que cette 
correspondance ne se soutenait plus à des températures fort au-dessus de ioo degrés, soit 
que ces températures fussent mesurées sur le thermomètre à mercure, soit qu’elles fussent 
mesurées sur le thermomètre à air. 
Non-seulement les chaleurs spécifiques ne restent pas les mêmes aux diverses tempéra 
tures , mais, en outre, elles ne conservent pas entre elles les mêmes rapports; de sorte qu’au 
cune échelle thermométrique ne pourrait établir la constance de toutes les chaleurs spécifi 
ques à la fois. Il eût été intéressant de vérifier si les mêmes irrégularités subsistent pour les 
substances gazeuses; mais les expériences présentaient ici des difficultés presque insurmon 
tables. 
Les irrégularités des chaleurs spécifiques des corps solides pourraient être attribuées, ce 
nous semble, à de la chaleur latente, employée à produire un commencement de fusion, un 
ramollissement qui se fait sentir dans la plupart de ces corps, longtemps avant la fusion 
complète. On peut appuyer cette opinion de la remarque suivante : d’après les expériences 
5.
	        
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